Une vie de pintade à Paris est une sorte de guide du routard version féminine. On part à la découverte de Paris, de ses habitants, de ses manies, de ses bons coins mais surtout de la pintade parisienne, qui n'est "ni une poule ni une dinde et certainement pas une bécasse, mais le symbole de la femme d'aujourd'hui, sérieuse et frivole à la fois !"
Pourquoi me suis-je intéressée à ce livre, qui ne fait pas partie de mon genre de prédilection ? Eh bien, voilà, je suis une expatriée belge (il parait que c'est comme ça qu'on dit, même si ça fait plus réfugié politique qu'autre chose) en balade à Paris, depuis près d'un an et demi. J'avais envie de savoir si ce que je pense de cette ville, comment je la vis au quotidien, comment je la découvre et la fait mienne se retrouvait dans ce petit bouquin au ton humoristique que j'avais aperçu sur les étals du Virgin des Champs Élysée (haut-lieu de la démesure et de l'abondance commerciale à découvrir).
La réponse en est oui et non.
Commençons par le non. D'abord, je ne suis pas une pintade jusqu'au bout des ongles. En tout cas, pas telle qu'elle est définie dans le livre. Je suis plutôt du genre pintade geekette. La mode, les ventes presse, dépenser 200euros dans une paire de chaussures, aller à la salle de sports, manger bio, passer mon après-midi chez le coiffeur ou chez l'esthéticienne, sortir en club, Paris ou pas Paris, ce n'est pas moi. Il y a donc tout un pan du livre qui m'a un peu échappé. De plus, il faut savoir que dans mon expatriation, je ne peux pas me donner une identité complète de belge/bruxelloise à Paris, puisque ... Aaaah scandale, je vis en banlieue (mais pas la banlieue 92 ou 94, pas celle des Parisiens qui ne peuvent pas se payer la ville même, la banlieue 91, far far away quelque part dans la zone 5 du RER). Par contre, pour ma défense, je travaille sur Paris. Mon regard sur la ville est donc différent.
Pour ce qui est du oui, il n'y a rien à faire quand on vit et travaille dans ou à proximité de la ville lumière, il est des détails qui ne peuvent échapper à l'œil : les bousculades dans les transports en commun et l'agrément des grèves de la RATP ; l'eau qui coule à grands flots dans les caniveaux sous l'œil perplexe des allochtones ; la difficulté de trouver une crèche ou une nounou pour son bout de chou, testé et pas approuvé par des amies ; l'aspect villages-dans-la-ville grâce aux différents quartiers, Paris est très humaine dans le fond, quoi qu'on en voit quand on est juste de passage ; les trottoirs qui servent de terrasses aux cafés et restaurants, passage périlleux assuré pour les piétons et nez définitivement dans le pot d'échappement pour les consommateurs ; les studios minuscules hors de prix, testé et pas approuvé du tout ; la folie des vélib', alors qu'à Bruxelles ça ne fonctionne pas du tout ; les publicités et les vendeurs de fruits dans les couloirs du métro, plein plein de choses ... Y a pas à dire c'est bien de Paris qu'on parle, pas d'une autre ville.
En résumé, Une vie de pintade à Paris est un portrait juste pour ce que je connais, donc j'en déduis qu'il l'est certainement aussi pour ce que je ne connais pas. Pleins d'adresse dont j'ai noté certaines (entr'autre pas mal d'adresses de librairies), des bons plans quoi que je regrette qu'ils ne soient pas davantage à portée de toute bourse, des portraits de parisiennes touchants (mention spéciale pour celui de Mick le cantinière qui m'a beaucoup émue), le tout arrosé d'un style et d'illustrations humoristiques qui rendent le livre fluide et facile à lire.
Là dessus, Bruxelles me manque, j'espère qu'un jour je pourrai voir sur les étals de la FNAC de City 2, lors d'un passage dans ma ville natale Une vie de pintade à Bruxelles.
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