Cela faisait un moment que je n'avais pas eu dans les mains un roman à l'écriture dite "fluide" et, il faut l'avouer, cela repose bien les neurones entre deux lectures plus "académiques".
Une belle surprise donc avec ce roman fleuve - ou roman océan, devrais-je dire - dont l'action située en Australie Occidentale dépayse autant par son contexte que par son sujet : Tom, le personnage principal, est en effet gardien de phare, une profession peu (re)présentée en littérature. Ainsi, c'est avec une certaine appréhension que nous nous installons avec lui et sa femme Isabel sur l'étroite plateforme offshore que constitue l'île de Janus.
Cîme d'une montagne sous-marine, l'île de Janus n'offre pas grand chose d'autre à contempler que ses rochers et, du haut de son phare, la courbe douce de l'horizon. Levers et couchers de soleil imprenables garantis mais aussi isolement, vent, tempêtes, vagues hautes comme des immeubles et humeurs noires lorsque le mal d'enfant s'installe dans le quotidien du couple...
Avis de grand frais et de grand froid tout à la fois pour ce premier roman de M. L. Stedman dont la narration bien structurée et séquencée en brefs chapitres est très agréable à suivre. Personnages bien travaillés, photographie cinématographique, rebondissements et empathie bien dosés, "Une vie entre deux océans" est un page-turner efficace dont les rouages bien huilés fonctionnent à merveille.
J'ignore si c'est parce que le thème de la maternité me touche particulièrement que j'ai tant apprécié ma lecture mais j'y suis allée de ma petite larme. Si cette lecture n'est pas un coup de coeur, elle reste très plaisante et m'a rappelé les romans de Jojo Moyes, auteure que j'affectionne pour sa capacité à m'offrir quelques heures d'évasion et d'émotion sans nunucheries.