Ce roman est l'équivalent d'un drame larmoyant hollywoodien au cinéma. Avec un personnage vide, mais qui tape du poing sur la table, qui retourne les filles pendant l'amour, qui crée son boys band...
Le narrateur nous décrit les personnages (tous, même les secondaires, les tertiaires et les autres) toujours de la même manière catégorique un peu ridicule : l'une qui exhale des parfums érotiques, l'autre qui suinte la malhonnêteté, lui qui a ses tocs, tel collègue qui parle bizarrement... chaque portrait est décrit d'avance et le personnage le respectera à la lettre. On ne laisse pas au lecteur le soin de les découvrir, de s'en faire une idée, de les aimer ou non (du coup on en aimera aucun).
La plongée dans la société française est très décevante, notre personnage insipide se contente d'enregistrer les résultats des élections sans que cela ne change grand chose à sa vie, ne touche à son intime.
Pour combler les très longues 400 pages, l'auteur est donc bien obligé d'inventer de nombreux drames : des morts subites, des divorces, des avortements, des maladies, des voyages exotiques... chaque événement est décrit dans les moindres détails, et aucun ne semble plus important qu'un autre.
En bref, tout est ampoulé et faux, les émotions des personnages, leurs dialogues, leurs relations... : on s'ennuie ferme.
Extrait représentatif de l'ensemble du livre :
"dans cet univers inversé, où le faux est toujours un moment du vrai, Marthe Rochas, gérante d'agence immobilière, épouse et mère, redevenait la femme que j'avais surprise au travers du lanterneau, à la fois offerte, avide, impérieuse et soumise, travaillant de la croupe pendant que son rejeton, l'oeil rivé au carreau, en prenait de la graine en se débarrassant de sa semence".