Un long fleuve tranquille
Première lecture de cet auteur pour moi, j'ai dévoré ce livre. Le ton comme le style est "détendu", pour être plus précis, le récit se fait fluide et tourne les pages sans s'en rendre compte. Certes, l'oeuvre n'est pas un bijou de la littérature en terme de tournure et formule, mais pour peu que ce ne soit pas ce que l'on cherche (ce qui est ponctuellement mon cas, j'apprécie également du Le Clezio ou Murakami que je considère comme des auteurs "à style"). Le récit se porte sur la vie d'un homme du baby boom de son enfance à l'année 2004. Cela peut ressembler dans la forme à une autobiographie, l'on croise beaucoup de choses personnelles et quelques événements de portée nationale (l’élection de VGE, du foot), là ou le quart de page et la communication sur le livre ment un peu, c'est qu'il ne faut pas considérer le "récit national" comme le fil conducteur du livre, ce n'est pas dérangeant mais ne vous attendez pas à découvrir des choses sur l'Histoire des 30 glorieuses, d'autant plus que le narrateur reste pour des raisons "politiques" autant que possible à l'écart de ces événements. De ce point de vue, c'est une petite déception car je m'attendais à découvrir plus de choses de ce point de vue, mais ce coté est largement compensé par la vie du héros qui sans être complètement aventureuse, est relativement passionnante et semble bien illustrer un "air du temps" de certaine époque, avec en trame de fond l'évolution des idéaux de jeunesse qui se désagrègent avec le temps, un thème finalement universelle, et dont le traitement ici peut faire penser ponctuellement au roman d'Alexandre Jardin "Le petit sauvage", qui aborde ce même thème plus en profondeur.
Au final, on parcours cela rapidement, et sans être mémorable, il laisse un petite marque dans la mémoire, à l'occasion, je tenterais probablement un autre roman de cet auteur. Mais pour des lecteurs exigeants il pourrait presque être assimilé à un "roman de gare", un livre intéressant mais dispensable selon le parcours des lecteurs.