Vite la fin !
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Lorsque je pense à Beigbeder, me viens généralement en mémoire la trilogie de Marc Marronier, avec ce trentenaire de tout les excès.
Mais avec ce dernier opus, Frédéric Beigbeder n’est plus ce jeune homme de 30 ans, mais un cinquantenaire, qui à peur de la mort, ce glissement des 30 à 50 est expliqué par l’auteur avec ces quelques mots :
“Ma génération est passée en un clin d’oeil de l’inconséquence à la paranoïa. J’ai l’impression que le changement a eu lieu en une nuit. Soudain, tous mes potes destroy des années 80 ne jurent plus que par la nourriture bio, le quinoa, le véganisme et les randonnées à vélo. Une sorte de GGBG (Gigantesque Gueule de Bois Générationnelle) s’est emparée de nous. Plus mes amis étaient foncedés dans les toilettes du baron il y a vingt ans plus ils me donnent des leçons d’hygiène de vie et de santé aujourd’hui. C’est d’autant plus surréaliste que je ne l’ai pas vu venir! J’étais peut-être dans un trou noir avec mes divorces et mes émissions de télé, je croyais qu’il était encore cool de se droguer avec des escort girls, je n’avais pas vu le monde changer autour de moi. Des mecs qui terminaient dans le caniveau à huit heures du mat sont devenus des ayatollahs des légumineuses, et mes anciens dealers, des apôtres de la marche en montagne chaussés de croquenots North Face. Tout d’un coup, si tu allumes une cigarette, tu es un assassin suicidaire; si tu commandes une caïpirovska, un déchet puant. T’as pas lu Sylvain Tesson? Pauvre de toi. C’est leur passé qu’ils engueulent. Même Sylvain a failli crever à force de grimper bourré sur les toits. Arrêtez d’en faire un moine écologiste ! Tesson est comme moi : un alcoolique russophile qui a peur de crever.”
À 30 ans, il avait une obsession pour vivre intensément, a 50, il est obsédé par la mort
“Moi la mort me scandalise. Avant j'y pensais une fois par jour. Depuis que j'ai cinquante ans, j'y pense toutes les minutes.”
Ce nouveau Beigbeder est bien loin de me déplaire, sans être son meilleur, il finit par me toucher. Et tout comme lui, en beaucoup plus jeune, je suis moi même Papa et comme le dit l’auteur “Père est un job dont on n'a pas le droit de démissionner”
Tout comme le roman de Nicolas Rey “dos au mur”, Beigbeder n’a plus 30 ans et nous avons l’impression que les auteurs font leur rédemption.
Moi non plus je n’ai plus 30 ans (10 de plus pour les curieux), à 20 ans, j’aimais lire les pérégrinations barrées de Beigbeder et Rey, aujourd’hui moi aussi, j’ai change, je suis devenu papa et comme eux, sans leurs excès passé, je me suis également calmé et posé.
Comme vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé cette nouvelle écoute, même si je suis conscient que ce n’est pas forcement le meilleur de l’auteur.
Créée
le 2 août 2018
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