Vite la fin !
Le dernier ouvrage de Beigbeder, à la croisée des chemins de l'autofiction, du traité de pseudoscience, de la morale gentiment réac et de la contrition familiale, est aussi chiant que cette phrase...
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le 11 mars 2018
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Le dernier ouvrage de Beigbeder, à la croisée des chemins de l'autofiction, du traité de pseudoscience, de la morale gentiment réac et de la contrition familiale, est aussi chiant que cette phrase d’introduction. Aussi long aussi. Alors qu’il est plutôt court.
En fait, après des réussites plus ou moins incontestables, Beigbeder s’emmerde et décide que l’on doit s’emmerder avec lui.
Ponctué de jolies tirades publicitaires comme l'auteur sait si bien en faire, reliquat de ses années passées à écrire des choses un tant soit peu intéressantes, le récit qui vante la vie, les enfants, la famille canonique recomposée et la bouffe bio sans gluten est une succession de tableaux sans relief, de rencontres extraordinaires, de dialogues qui fleurent le sensationnalisme provoc bon teint et de satisfécit usurpé.
Beigbeder démissionne d’un show YouTube qu’il anime, un ersatz de realTV fantasmé mâtiné de violence et de drogues mais organisé à l’ancienne comme un plateau avec des invités, une émission suffisamment débile pour attirer le spectateur idiot et glouton qui raffole de ragots et de télévision à l’ancienne ; et il décide de se consacrer à sa nouvelle lubie dans laquelle il embarque sa nouvelle famille, sa gamine issue d’un mariage précédent, une jeune femme qu’il vient d’épouser et leur nouvel enfant.
Il pousse le bouchon jusqu’à se tenter de se faire passer pour un écrivain moderne en détaillant tant qu’il peut le quotidien des réseaux sociaux — comme on le faisait il y a dix ans.
Beigbeder nous assène son besoin d'exprimer l'amour qu'il éprouve pour ses enfants. Comme s’il avait besoin de se faire publiquement pardonner auprès d’eux ou pour se convaincre lui-même qu'il n'a pas gâché sa vie. Sa crise de la cinquantaine pleine de fric mais pas assez est une injure faite au lecteur, une mise en abîme du foutage de gueule superficiel qu’il dénonce et qu’il embrasse à longueur de temps. On ne sait plus si on est une victime consentante, un exutoire, ou la vache à lait qui remplit son compte en banque.
L'image qu'on a à la sortie du bouquin est celle d'un homme légèrement flétri qui se masturbe devant ce qui l'excite le plus : une image de lui-même déformée mais suffisamment ressemblante pour qu'il arrive à y croire.
Pour le coup, il est bien le seul.
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le 11 mars 2018
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