https://on-media.fr/2019/07/08/lu-et-approuve-2/
Ceci n’est pas un livre.
Un demi millénaire après la parution de Utopia de Thomas More, Aymeric Caron continue le long et fécond voyage des idées au cœur de l’île d’Utopie.
C’est un voyage au centre d’une terre nouvelle…
L’auteur français ouvre la perspective d’une société plus juste au sein du premier volet, « SONGE ». À travers sa philosophie socialiste, humaniste et végane, Aymeric Caron propose donc son paradigme d’un monde nouveau. En découle alors plusieurs mesures fortes :
- un temps de travail hebdomadaire de quinze heures
- la création d’une nouvelle monnaie appelée le florin et d’un revenu universel
- la limitation des revenus
- l’instauration d’un permis de voter.
Autant de choix qui participent à la mise en place d’une société meilleure, plus juste, moins inégale, et immanquablement plus écologique.
D’un autre côté, des propositions qui me laissent davantage circonspect quant à leur déploiement. Notamment l’interdiction de :
- consommer tous produits issus de chair animale
- la propriété privée
- se marier – car le mariage ferait plus d’heureux que de bien-portants.
Étonnant, surtout de la part de quelqu’un qui se revendique libertaire… La richesse de ce voyage en île d’Utopie défend son aspect visionnaire, qui dépasse le spectre politique classique avec toutes les considérations socio-économiques, pour aller plus loin, plus haut, et enfin rêver d’un monde meilleur.
Ce sont des pas sur une route à inventer…
Aymeric Caron souhaite prendre part aux changements de nos sociétés. Il veut, en effet, mener son combat, et comme un penseur et comme un acteur. Aux doux songes du Livre I se heurtent les mensonges du Livre II : de la démocratie, du travail, de l’argent, du terrorisme, de la nation et du terrorisme, de l’égalité, de la liberté et de la fraternité. Il affronte à coup de force littéraire, avec une verve et un aplomb déjà présents dans ses œuvres précédentes (Antispéciste, No Steak).
Aymeric Caron est un homme à la fois subtil et subversif, explicatif et frontal. Dans Utopia, il nous livre son analyse du monde moderne. Un monde où nos rapports sont intéressés, le travail aliénant, et où les entreprises dévastent nos écosystèmes. Un monde où les animaux, pourtant reconnus comme des êtres sensibles, souffrent dans le plus grand des silences. En somme, un monde empreint d’une logique commerciale, et qui tend à l’inhumanité. Les guerres nous le montrent, les crises nous l’apprennent.
C’est un rêve pour affronter la réalité.
Dans l’océan de brutalité où nous nageons tous, des eaux douces parviennent tout de même à demeurer. Des îlots. Dieu merci, il existe encore des cœurs humains où réside une ultime goutte d’espérance, capable de changer le cours de l’Histoire. Rendre le nouveau monde plus Juste / Équitable / Solidaire / Durable. En un mot, plus humain.
Réveillez-vous, rêvez !