Une belle épopée, comme savent si bien les écrire la génération actuelle des écrivains américains !
L’héroïne est une toute jeune fille, orpheline de mère, dans une ferme du Colorado qui tire ses revenus de la culture de pêches, les si réputées pêches Nash, que l’on rêve de savourer à chaque fois qu’elles sont évoquées dans le roman. Mais la vie quotidienne n’a pas la douceur de la peau de ces fruits juteux. Un père taiseux, un frère violent et un oncle ravagé par la guerre, avares de compliments, peu prompts à reconnaître le travail qu’elle assume depuis la disparition de sa mère, entretenir la maison et préparer les repas.Il suffira de quelques pages pour que l’inattendu survienne et que soit bouleversé à jamais le destin de Victoria.
Dans la tradition du nature-writing, de superbes descriptions des paysages agrémentent le récit. On y retrouve, sans la violence, l’ambiance de Betty de Tiffany McDaniel. On dévore avec autant d’appétit qu’une pêche juteuse les pages de ce roman qui semblent tourner toute seules.
Cela n’empêche pas l’autrice d’aborder des sujets graves, le racisme, l’oubli des drames qui ont fondé les Etats-unis, et le mépris des femmes.
Premier roman qui sera, il faut l’espérer suivi d’autres productions aussi réjouissantes.