Si tu pensais que les romans de Beigbeder allaient te réconcilier avec la littérature française en te proposant une vision lucide et nuancée du monde moderne, Vacances dans le coma est là pour te rappeler que non, on est plutôt sur un délire coke & cynisme, façon monologue existentiel d’un mec qui n’a pas dormi depuis trois jours.
L’histoire ? Marc Marronnier, alter ego (à peine) déguisé de Beigbeder, débarque dans une soirée ultra-branchée de la hype parisienne et y passe une nuit de débauche totale. Drogue, alcool, sexe, cynisme et pseudo-réflexions philosophiques s’enchaînent dans un ballet décadent où tout le monde se croit plus intelligent qu’il ne l’est. Spoiler : tout finit mal, parce que bien sûr, la fête est un gouffre existentiel et tout le monde est malheureux derrière ses Ray-Ban.
Le gros point fort ? Beigbeder sait manier la punchline. C’est écrit avec une énergie fulgurante, des phrases qui claquent et un vrai sens de la formule assassine. Si tu aimes le style "j’écris avec du venin et du Red Bull", ça peut être amusant. Et puis, en fond, il y a une critique du vide existentiel de cette société ultra-branchée qui, même si elle est souvent caricaturale, fait parfois mouche.
Le hic ? C’est un peu comme écouter un mec bourré refaire le monde à 4h du matin : ça peut être brillant par moments, mais c’est aussi souvent fatiguant. Les personnages sont tous insupportables, le cynisme est tellement forcé qu’il en devient une posture, et le tout sent le "regardez comme je suis désabusé et lucide sur mon époque" à plein nez. En fait, c’est un roman qui essaie tellement d’être cool qu’il en devient presque ringard.
Bref, Vacances dans le coma, c’est une immersion dans un Paris qui se prend trop au sérieux, racontée avec panache mais aussi avec une overdose de clichés sur la jet-set déprimée. À lire si tu veux un shoot de Beigbeder pur jus… mais prépare-toi à quelques soupirs d’exaspération entre deux punchlines bien senties.