Alors c'est pas du tout une catastrophe que ce troisième et dernier tome, et j'y ai trouvé mon compte dans bien des paragraphes taillés au burin, mais c'est une demi-déception car Vernon ne m'a pas emmené là où je pensais aller, dans la convergence de plein d'intrigues personnelles qui ne demandaient qu'à faire sens, à la toute fin. Avec sa galerie de personnages, Virginie Despentes s'emploie à montrer à quel point rien ne fait sens, tout est ce qu'il est, dans sa crasse, sa bêtise, sa misère, son ignorance ou sa grandeur parfois. Mais que deviennent les destins des Aïcha, des Pamela, les révélations d'Alex Bleach ou encore la Véro et son gros lot encombrant ?
L'hyper réalisme de cet opus m'a d'abord fait bailler (à enchainer les trois tomes, la lassitude s'installe), m'a ensuite donné la nausée (c'était presque intenable de continuer, ayez le coeur bien accroché), puis m'a profondément démoralisé. Une vraie promenade de santé, pour se remettre les idées au clair sur l'état de la France au lendemain des attentats... J'aime toujours autant les fulgurances de l'autrice, qui a bien des égards est une intellectuelle passionnante à écouter, mais il m'a manqué du liant et une forme de conclusion plus digeste et subtile pour être "assommée" par cette trilogie. J'aurai au moins découvert Despentes et sa plume, qui me scotche à coup sûr.