Piège de glace pour huit-clos frigorifique

Vertige de Franck Thilliez est un thriller glaciale mené tambour battant qui nous amène à s'interroger sur la nature humaine confrontée à la survie. Plus précisément, l'humain l'est-il toujours lorsqu'il est en danger ?

Sans répondre totalement à cette question, l'auteur donne quelques pistes. Les trois protagonistes, pris au piège dans une prison de glace dans des circonstances qu'ils ignorent, doivent faire face, tour à tour, aux différentes contraintes qu'impliquent l'environnement dans lequel ils évoluent malgré eux (froid, humidité, claustrophobie, absence de luminosité). Successivement, et de manière détaillée,
Franck Thilliez décrit ainsi ces situations hostiles qui sont la résultante d'une machination diabolique.

Au file des événements, le lecteur est amené à éprouver tantôt du stress quant au destin des individus en présence, tantôt du dégoût et de l’écœurement face à leurs choix et leurs agissements.

Toutefois ce sont ces mêmes prises de décision qui permettent d’esquisser une réponse quant au point de savoir la véritable nature de l'homme exposé à ce genre de situations. En effet, dans leur tragique aventure, les trois compagnons de calvaire, exposés au danger permanent vont être amenés à mettre de côté certaines valeurs morales – éminemment humaines – et retrouver leur instinct pour repousser une issue macabre, la Faucheuse les attendant au tournant à la moindre perte de lucidité.

Par ailleurs, ce petit monde, s’étant retrouvé dans cet univers sombre, glauque, par hasard, a priori, va devoir cohabiter et surtout se confier pour parvenir à résoudre le mystère entourant leur présence dans ce gouffre de glace. C’est donc au fil des pages que nous en apprenons un peu plus sur chaque personnage, Thilliez ayant pris soin de saupoudrer les différents chapitres d’indices pouvant entrevoir le dénouement final qui laisse pantois.

En définitive, Franck Thilliez prouve une nouvelle fois qu’il sait tenir le spectateur en haleine. Après nous avoir fait tourner en bourrique et mené sur de fausses pistes, il conclut par une fin vertigineuse qui n’aura le seul défaut que d’être un peu trop inspirée.