Jean Echenoz a ce don de nous surprendre et de nous dérouter à plus d’un titre. Le titre de son dernier roman, Vie de Gérard Fulmard ,nous faisait penser que ce personnage allait occuper le centre de son récit. Il n’en est rien puisque ce loser pathologique et décalé va se retrouver comme un chien dans un jeu de quilles au sein d’un parti politique confidentiel. L’action devenant un complément picaresque de la vie sans surprises de Gérard Fulmard.Au final, beaucoup de péripéties pour une histoire indigeste. Le microcosme du FPI, réservoir d’arrivistes détestables ( certes décrits avec maestria) ou de manipulateurs sans scrupules,finit par donner la nausée.Et voir Fulmard se faire mépriser par son psy véreux et immoral, prêt à lui faire tout endurer pour faire bouger les lignes du FPI, interroge sur l’intérêt de l’entreprise.Même si Jean Echenoz sait écrire, déconstruire à merveille sa narration, dialoguer avec son lecteur pour ne pas complètement le perdre dans son dédale narratif, vous ressortez lessivés de cette histoire malsaine et sans perspectives. Un talent d’écriture ne suffisant pas à combler le caractère utile d’un récit où de bons évènements font respirer dans l’anxiogène.