Echenoz est une merde pour les gens qui n'aiment pas lire.

La Vie de Gérard Fulmard est un pseudo-polar publié en 2020 par Jean Echenoz chez Minuit. Il nous fait suivre les pérégrinations ridicules du personnage éponyme, un aspirant enquêteur inepte, qui va se retrouver en bonne partie malgré lui mêlé au nœud de la succession à la direction d'un parti politique sur fond de désir incestueux et d'histoires de cul inintéressantes.

Cette Vie de Gérard Fulmard est une merde abominable et une escroquerie, et il n'y a pas d'autres façons de voir les critiques dithyrambiques qu'elle a reçues que comme la marque des collusions minables qui organisent la vie littéraire française. Gérard Fulmard est un délavé de parodie de parodie, l'aboutissement tout au bout d'une chaîne infernale et fatiguée de l'auto-caricature de chez Minuit, le sang qui perle au bout des mamelles d'une vieille vache morte.A peu près vingt ans après la Reprise de Robbe-Grillet qui tentait d'entériner la mort de cette tendance, il y a toujours des Echenoz qui essaient de gratter le fond du puits avec les ongles et on salue ce cadavre galvanisé, c'est insupportable tout simplement.

Le roman est écrit avec les pompes, je n'ai que très rarement eu l'occasion dans ma vie de lire quelque chose d'aussi méprisant pour son lecteur tant il dénote l'absence totale du moindre travail suivi de rédaction. J'ai passé des moments épouvantables de vie à lire du Julia Deck, du Juli Zeh, du Emmanuelle Bamayack-Tam mais au moins ces projets littéraires avaient eu la décence de lisser leur style et de proposer un produit final à peu près cohérent. Ce salaud de Echenoz écrit ici à la va comme je te pousse, en essayant tour à tour le long de ses merdiques et feignants chapitres de trois pages toutes les techniques de déconstruction nulles que l'on a déjà vues mille fois alors qu'il n'était encore même pas un projet dans les couilles de son père honteux. Il tentera ici l'anaphore d'indéterminés avec la légèreté d'un éléphant en patins à glace, il essaiera ailleurs de faire intervenir un narrateur méta dont on se branle éperdument et qui n'a absolument aucune raison de figurer là comme instance énonciative, il alterne les tiroirs temporels sans avoir la moindre idée de leur valeur en français – on est à ce point d'illettrisme –, la concordance la plus élémentaire reste pour lui une abstraction perdue, il ne sait littéralement pas écrire.

Cette incapacité terrible à produire un discours artistique de la plus minime valeur est évidemment au service d'un projet sans le moindre intérêt. Qu'il ose tirer un trait entre son étron et Phèdre sous le seul prétexte qu'il représente, péniblement, un vieux qui veux tirer la fille de sa femme montre déjà assez toute la veulerie de l'ignare, toute la prétention d'un gros con qui est bien sûr totalement incapable de tirer la moindre substance d'un Racine. Il ne sait pas plus pasticher les scènes de polar qu'il entrefile n'importe comment au sein d'une pseudo-intrigue qui fera constamment lever les yeux au ciel de quiconque a ouvert un noir une fois dans sa vie, tant ces scènes sont mal choisies, mal montées, et vidées de tout ce qu'elles ont à signifier même dans un cadre de déconstruction. Ca ne finit pas, ça ne va nulle part, c'est d'une immaturité ahurissante – je pense que même un imbécile de youtuber nourri à la crasse internet n'aurait pas osé le coup du requin –, c'est simplement à chier du début à la fin sans jamais émettre une seule fois le moindre propos.

Un de ces livres qui vous font vomir de dégoût, de dépit, de tristesse, l'état de la littérature française qui ne pourra jamais se relever de tous ces sales rats qui bouffent sur son cadavre.