J'avais beaucoup aimé Les 3 mousquetaires, et je m'étais gardé la suite, entre craintes de la déception et excitation de retrouver les personnages que j'avais appréciés.
Et au final, j'en sors assez mitigé. Il y a pourtant des idées brillantes dans le livre. Il y a une vraie sorte de mélancolie qui gagne toute l'oeuvre de Dumas. Les retrouvailles avec nos héros sont amères : d'Artagnan n'est plus le même déjà, et lorsqu'il fait, lui aussi ses retrouvailles, avec ses amis, le moins qu'on puisse dire c'est qu'elles ne sont pas aussi étincelantes qu'on l'espérait : elles sont faites de faux semblants et de mensonges. Les mousquetaires sont même divisés en deux camps : d'Artagnan et Porthos d'un côté, Athos et Aramis de l'autre.
Il y a aussi la reine. Elle a oublié et n'a pas été vraiment digne de l'effort qu'avaient fait les mousquetaires dans le 1er livre. On la retrouve, hypocrite et égoïste, loin de la femme dont on espérait voir l'honneur sortir sauf à la fin du premier bouquin de Dumas.
Les mousquetaires ont vieillis. Ils ne sont plus aussi jeunes, fringants qu'autrefois. Le temps a passé, et cela se ressent à chaque page de Dumas. Même le cardinal Mazarin fait pâle figure à côté de Richelieu. On en vient à regretter l'adversaire féroce et rusé du premier roman, mais le personnage de Mazarin contribue à donner un côté nostalgique au livre : l'heure des grands combats, des duels incroyables, des complots de couloir... semble disparu.
En revanche, le livre n'est pas sans défaut. Le premier est que Dumas a fait le choix de nous sortir un méchant assez ridicule, le fils de Milady, qui n'a absolument pas l'étoffe de sa mère, et qui est tout à fait dispensable au récit. Supprimer ce personnage n'aurait rien fait perdre à l'oeuvre de Dumas, il aurait fallu juste un ou deux subterfuges pour expliquer quelques évènements.
Mais le vrai problème du livre est qu'à mon avis Dumas étire son récit à n'en plus finir. Il se perd un petit peu dans sa seconde partie, était-il lui aussi payé à la page (à la ligne ?) car clairement nos héros tournent parfois en rond (et le lecteur aussi) dans les élucubrations de Dumas.
Le premier roman possédait un souffle épique que le second a, du fait, du mal à trouver.
On appréciera retrouver des héros, on appréciera de les voir changés, modifiés, transformés. On appréciera peut-être moins leurs aventures, qui finissent par moins nous captivées. Comme si nous aussi, nous avions changés.