De Salm a composé une œuvre complète et très diversifiée, de théâtre, de poésie, d'épîtres à portée philosophique et un seul petit roman qui se présente comme un "petit bijou" comme le considère Beyle, intitulé Vingt-Quatre heures d'une femme sensible. Paru en 1824 après vingt ans de rédaction. C'est un roman épistolaire qui présente un récit détaillé des souffrances physiques et psychiques d'une femme qui a aperçu son amant en compagnie d'une autre femme. Sans en savoir davantage, en rentrant chez elle, elle va tout mettre en cause (l'amour, la liberté, le désir, le rapport à l'autre...) pendant vingt-quatre heures. Seule et livrée à elle-même, le masque de la dignité nécessaire en société va se briser, révélant ses doutes, ses angoisses et sa fragilité de femme sensible.
Ce roman paru comme "le seul qu'elle ait écrit, pour prouver à un critique qui l'accusait d'insensibilité que, si son esprit et son âme s'élevaient plus particulièrement aux pensées sérieuses et philosophiques, son cœur renfermait aussi les cordes sensibles et passionnées. Seulement, chez la Princesse, cette sensibilité, ces passions exaltées de l'âme trouvaient un frein dans le travail élevé auquel elle avait voué sa vie. Non, aucun sentiment n'était étranger à cette femme d'élite: elle connut l'amour mais l'amour honnête et non scandaleux" .
Constance de Salm a créé une figure féminine émouvante qui se tourmente, se discrédite et s'égare. Moins dans le but d'exalter les émois passionnés des jeunes femmes, que pour déployer un discours libre, dans le sens où, elle utilise les clichés littéraires pour renverses les normes et libérer le désir féminin et l'expression de l'amour dans sa dimension charnelle. Constance de Salm serait parmi les premiers à avoir critiqué le romantisme en écrivant une œuvre romantique.