24 heures ? Zweig occulte Bauer.
"La plupart de gens n'ont qu'une imagination émoussée. Ce qui ne les touche pas directement, en leur enfonçant comme un coin aigu en plein cerveau, n'arrive guère à les émouvoir; mais si devant leurs yeux, à portée immédiate de leur sensibilité, se produit quelque chose, même de peu d'importance, aussitôt bouillonne en eux une passion démesurée. Alors ils compensent, dans une certaine mesure, leur indifférence coutumière par une véhémence déplacée et exagérée".
Un livre qui offre un tel bijou dès sa deuxième phrase ne peut être totalement mauvais.
Il est même plutôt très bon. On retrouve chez Zweig, comme dans "le joueur d'échec" les notions de jeu, de perte d'identité sous la forme de récit en flash-back d'un personnage.
Le tout est servi par une très grande simplicité du style qui n'empêche pas une description fine et précise des sentiments et des pulsions humaines.
Court et ramassé, un récit beau, simple et prenant. Aucune raison de s'en détourner.