Vivre vite, c’est un livre acheté dans un Relay SNCF par un dimanche pluvieux (une histoire qui commence bien) sans même avoir lu la 4ème de couverture, pour l’unique et bonne raison qu’un bandeau rouge affichait « Prix Goncourt » sur la couverture. Faut bien tester des trucs ma bonne dame, et tant que l’ordinateur est en réparation et que Starfield n’est pas sorti, autant lire.
Pour faire vite, dans ce livre l’autrice revient sur les circonstances de la mort accidentelle de feu son mari 20 ans plus tôt. La structure se découpe comme suit:
- une petite intro qui explique vite fait que son mari est décédé y’a 20 ans, qu’elle vend la maison qu’ils avaient acheté ensemble et qu’à cette occasion elle pratique la réminiscence
- le corps du livre, composé de chapitres qui explorent les « si on avait fait ça au lieu de ça, comme quoi ça tient à pas grand chose hein ? »
- conclusion
Je vais pas en faire des caisses: pour un livre de 180 pages écrit gros et avec moults sauts de pages, j’ai dû m’y reprendre à 3 fois pour me forcer à le finir. Pour moi, le souci principal de Vivre vite, et c’est paradoxal vis à vis du titre, c’est qu’on s’emmerde. On s’emmerde fort.
En fait, les chapitres « S’il s’était passé ça » sont plus un prétexte. Ça permet à l’autrice de raconter son mari, leur vie de couple, les années 70, bref de montrer le contexte, l’atmosphère autour. Et ça perso j’ai plutôt bien aimé, parce que c’est bien écrit, parce qu’il y a une forme de nostalgie du passé qui transcrit, parce qu’on sent la tragédie vécue qu’un recul de 20 ans permet d’exprimer entre les lignes. Il y a, je trouve, une forme de beauté poétique dans cette résignation mature et mélancolique à la fois.
Mais le problème de ce livre, selon moi, c’est qu’on s’emmerde. En tant que lecteur, on ne ressent aucun enjeu puisqu’on sait que son mari va mourir. Au contraire plus j’avançais plus j’étais saoulé de ne rien avoir à me mettre sous la dent. C’est peut-être voulu de la part de l’autrice, mais on sent qu’elle repousse le moment où, fatalement, il faudra bien raconter la mort de l’être aimé.
Fin de la critique sur: https://ranulfatheque.wordpress.com/2023/08/31/critique-de-vivre-vite-de-brigitte-giraud/