Seulement trois films, une vie qui s'achève à 24 ans et pourtant encore dans nos mémoires 60 ans après sa disparition.
Dans son nouveau roman, Philippe Besson s'intéresse cette fois à un destin hors du commun, celui de James Dean.
L'auteur utilise le "récit choral", un genre qui sait rendre un livre vivant en permettant de donner la parole à plusieurs personnages réels ou fictifs et d' offrir ainsi une richesse littéraire particulière, grâce à la diversité de style de chaque personnage.
Une trentaine de voix s'expriment tour à tour et forment un portrait kaléidoscopique de James Dean.
Parents, famille, professeurs, acteurs, réalisateurs, amis et même Donald Turnupseed, l'étudiant qui au volant de sa Ford coupa la priorité à la Porsche 550 Spyder dans laquelle James trouva la mort.
Au travers de ces voix, la vie de James Dean se déroule sous nos yeux, comme dans un film.
A l'âge de 9 ans, le jeune homme perd sa mère d'un cancer.
Une blessure originelle qui ne guérira jamais et qui expliquera son goût pour le travestissement, la comédie. Désir de devenir quelqu'un d'autre, d'être dans la lumière, d'impressionner.
A l'école, il se passionne très tôt pour le théâtre et décide d'en faire son métier.
Un visage à la beauté fracassante, des cheveux en broussaille, très myope, rugueux, vouté mais qui attire tous les regards lorsqu'il entre dans une pièce.
Il a la grâce, la magie.
Un talent hors norme.
Il s'accroche à ses rêves jusqu'en 1954 où il sera repéré à Broadway dans " L'Immoraliste " d'André Gide par le grand Elia KAZAN.
Il est insolent, incontrolâble, irrévérencieux, une sensualité débordante, sauvage.
Une personnalité complexe: il plaît autant aux femmes qu'aux hommes.
Mais ce sont les femmes qui l'ont fait, qui l'ont porté.
"En fin de compte, ce sont les femmes qui guident ma vie. Elles me montrent le chemin depuis toujours. Et je les suis. A ma manière. Avec respect".
Il s'est confié à elles et s'est montré tel qu'il était: fragile, sensible, féminin.
"J'avais deviné déjà que Jimmy était du verre, qu'il pouvait se briser facilement. Notre lien était si tenu alors, si fragile".
La vitesse, une autre de ses passions.
Il est dingue des voitures et des courses automobiles.
James Dean, le héros rebelle aux cheveux ébouriffés, en tee-shirt blanc et en blue-jeans, l'eternelle cigarette posée nonchalamment au coin des lèvres.
L'icône de toute la jeunesse des années 1950 en plein désarroi.
Une jeunesse qui flirte avec le danger, l'insolence.
Une vie à cent à l'heure pour un livre qui se dévore aussi vite!
Ironie de l'histoire, deux semaines avant son accident, il avait tourné un spot publicitaire pour inciter les jeunes à rouler prudemment.
"Soyez prudents sur la route, la vie que vous sauverez sera peut-être la mienne" disait-il
James Dean promotes safe driving 1955 par LSD25
"Il faut mourir vite, mourir jeune et faire un beau cadavre"
Willard Motley
Telle était la philosophie de la vie de James Dean
"On n'échappe pas à son destin. Le sien était d'être une étoile et de passer comme une comète".
Mildred Dean