Quand le final d'un roman est époustouflant, j'ai tendance à oublier les dizaines de pages tournées avec un vague ennui. C'est ce qui est arrivé avec Vol au dessus d'un nid de coucou. En le refermant, je ne peux décemment pas dire qu'il m'a ennuyé, car j'ai toujours voulu poussé plus loin pour connaître le fin mot de l'affrontement final entre McMurphy et La Chef.
Arrivé dans un service psychiatrique dirigé d'une main de maître par Miss Ratched (l'infirmière en chef), McMurphy, son rire tonitruant et sa désinvolture systématique, symbolisent rapidement pour les pensionnaires l'appétit de vivre et de liberté étouffés par le Système. Plusieurs péripéties donneront aux pensionnaires quelques fugaces moments de bonheur. C'est sans compter le personnage cauchemardesque de La Chef, qui patiemment, méthodiquement, parque ses moutons psychotiques (ou pas) pour qu'il n'échappe surtout pas au Système.
L'histoire se déroule dans un asile mais les références à cet univers sont assez vagues et utilisées à des fin de parabole. Vol au dessus d'un nid de coucou c'est une illustration exigeante sur notre propre capacité à nous extraire de nos sociétés oppressives et liberticides, à refuser notre pré-détermination, à faire des pas de côtés pour éprouver la Liberté, à s'auto-déterminer haut et fort, comme McMurphy.
Ne vous attendez pas à lire un livre coup de poing sur l'univers psychiatrique, mais un pamphlet plein de nuances sur les formes invisibles d'oppression de notre société. Dommage que le rythme n'est pas porté le propos.