Ce livre est un petit bijou d'émotion. Le genre que l'on garde près de soi, dont on se souvient, qui marque une étape.
Antoine Leiris nous raconte les premiers jours qui ont suivi la perte de sa compagne suite aux attentats du Bataclan. Ce livre n'est pas un message de haine, de colère, de repli sur soi, mais dans la continuité de la lettre ouverte qu'avait publiée l'auteur à la suite de ces évènements tragiques. C'est un récit, simple, sensible, raisonné, d'une vie qui se termine et d'une autre qui commence.
Oui nous avons tout entendu sur le 13 novembre, oui nous avons souffert, oui nous avons déjà compartimenté cette période sombre de notre histoire collective. Mais l'avons nous vécu ? Pour la plupart d'entre nous non. Et nous ne comprendrons jamais ce que l'auteur a pu traverser précisément. En revanche Antoine Leiris, par une écriture fluide, poétique par moment, nous ouvre une petite fenêtre dans laquelle nous pouvons nous engouffrer et déverser notre capacité d'empathie. La sensation est terrible et belle. Le message est tragique et plein d'espérance. La trace de ses mots est éphémère et indélébile.
Plus que l'histoire des attentats, c'est l'histoire d'une perte. La perte d'une femme, d'une âme soeur, d'un présent et d'un avenir.
Bien sûr l'objet est subjectif. C'est son histoire. Mais quand arrive le terme du récit, elle devient nôtre. Chaque homme ou chaque femme peut s'identifier et projeter ses propres émotions. Beaucoup d'entre nous pendant et après ce drame étions incapables de mettre des mots sur celles-ci et nous les avions enfouies. Antoine Leiris nous libère en partie de ce poids.
Je ne peux donc que vous recommander la lecture de ce livre, qui se lit très rapidement. Votre coeur va se briser et se reconstruire... et tout cela en 1h30...