Un concentré d'émotion d'une sincérité désarmante, voilà ce que nous livre Antoine Leiris dans "Vous n'aurez pas ma haine".
Dès les premières lignes on devient otage de ces mots, de ce récit poignant qui sans prétention nous fait revivre un aperçu de ces quelques jours au coeur du cauchemar, le cauchemar de ceux qui en cette soirée du 13 novembre 2015 ont été touchés par la mort, le chagrin et l'indignation. C'est un livre qui sans nous pousser à la réflexion nous fait réfléchir, on se sent touché par ces mots, on se prend à s'imaginer une seconde, vivre l'impensable, vivre une histoire qui n'est pas la nôtre. S'en suit une vague d'émotion qui nous submerge et nous emporte.
Bien au chaud dans nos pantoufles, un plaid sur le dos, on s'imagine l'espace d'un instant être à la place de l'auteur, se retrouver confronté à un fléau d'une nouvelle nature, marquant l'identité d'une guerre m'inspirant une triste et violente incompréhension. La colère est un sentiment qui m'a lourdement animé en parcourant ces pages et même si ce livre est tout sauf un appel à la haine on ne peut que se sentir indigné et blessé. On se sent terriblement concerné, bercé par cette sincérité qui comme vecteur de nos émotions nous pousse à lire ce livre jusqu'à la dernière ligne. Il est dur de savoir réellement quelle émotion nous anime quand on referme ce livre ; tristesse, colère, incompréhension, empathie, pitié, indignation... Nous sommes véritablement tiraillé mais reste de ce "bordel d'émotions" tout cet amour, l'amour d'un mari et d'un fils.
Un livre, oui, une lettre d'amour bien plus encore.
C'est sans retenue et avec l'enthousiasme le plus sincère que je vous conseille ce roman qui je l'espère vous émouvra autant que moi.