Avec Vous parler de mon fils, Philippe Besson s’attaque à un sujet brûlant et poignant : le harcèlement scolaire. Si son écriture reste élégante et que la rage de certains personnages m’a convaincue, le roman m’a laissé un goût d’inachevé. En cause ? Une narration superficielle, qui peine à capturer toute l’émotion du drame.
Comment débute le livre ?
Vincent se prépare à aller à une marche blanche, il s’en serait bien passé. Depuis la mort de son fils, il préfère rester chez lui, au calme. Mais Juliette, sa femme, a accueilli l’idée d’emblée ; elle a besoin d’expulser son chagrin et sa rage. Ensuite, Enzo, le petit frère d’Hugo se réveille. Vincent commence à raconter le harcèlement scolaire dont Hugo a été victime et sa descente aux enfers.
Qu’en ai-je pensé ?
Je ne peux que louer l’intention de Philippe Besson : parler de ce fléau. Après tout, un roman fait parfois changer les choses (Les enfants du silence). Mais l’émotion est absente, j’ai eu l’impression d’avoir une synthèse de ce que je voyais au journal de 20 h.
Vincent, le père, est malheureux et culpabilise, mais ses émotions ne sont pas parvenues jusqu’à moi. J’ai beaucoup mieux compris la rage de Juliette, la maman, et sa volonté d’agir, quitte à échouer. Un personnage moins artificiel que Vincent.
Je crois que sur le sujet, j’aurais préféré un livre d’enquête qui aurait plongé plus loin dans les causes. Il me reste le sentiment d’un roman superficiel, à la narration plate (je peux comprendre pourquoi).