Après Ceci n’est pas un fait divers, Philippe Besson prend à nouveau un fait de société pour thème central de son nouveau roman. On comprend très rapidement qu’il s’agit du harcèlement scolaire, le jeune Hugo subissant les assauts débiles de deux petits caïds des cours de récré, et l’on sait d’emblée que l’histoire se terminera très mal.
Philippe Besson décortique le phénomène à partir des confidences du père. Terriblement culpabilisé par le déroulement des événements, il revient sur sa propre histoire et celle de sa compagne. Les inévitables questions sans réponse reviennent en boucle hantant les pensées nuit et jour. Au chagrin s’ajoute le sentiment d’être passé à côté, de ne pas avoir repéré assez tôt, de ne pas avoir utilisé les bons moyens et surtout celui d’avoir été abandonné et méprisé par ceux qui avaient le pouvoir d’agir, que ce soit l’administration du collège ou la police.
Récit touchant, révoltant, terriblement émouvant, qui dresse parfaitement le portrait d’une société qui va mal.