"Putain, enfin fini", voilà ce que je me suis dit en fermant pour la dernière fois Voyage au bout de la nuit.
Franchement, j'ai hésité à abandonner au milieu du bouquin ou à le lire sous anti-dépresseurs tellement Bardamu nous enlise dans un voyage d'agonie. Tout au long du livre, on découvre sa manière d'appréhender l'humain. C'est comme si on naissait avec un capital limité de joie, de bonheur et d'amour qui s'épuisait petit à petit pour laisser derrière un gros tas de douleur et de souffrances. Bref, parfois il nous pousse à haïr tout le monde, à voir derrière chaque visage un petit rat vicieux et opportuniste, il nous pousse à nous haïr nous-même ;
Mais voila, tout de suite après avoir fermé ce bouquin, j'en ai ouvert un autre et au bout de quelques chapitres... Bardamu qui broie du noir me manquait, le style de Céline me manquait, sa haine me manquait. Car il n'a pas de dégoût uniquement pour ce qu'il y a de beau mais aussi pour ce qu'il y a de laid : la guerre, la misère, la maladie.
J'ai donc ouvert plusieurs livres pour tenter de me persuader que j'étais vraiment contente d'avoir fini ce livre mais voila, l'écriture de tous ces livres m'a paru fade, les aventures des protagonistes complètement tirées par les cheveux et teintées d'un moralisme dégoulinant.
Bardamu ce qu'il a de plus, c'est que la nuit l'entoure, tantôt promesse d'ombre cachant une lumière merveilleuse, tantôt noirceur dégueulasse, glauque et dégoutante. Mais la nuit, c'est la nuit et une fois qu'on est allés au bout de sa propre nuit, ce livre nous apparait comme une révélation lumineuse.
Courage Fernidnand, tu finiras sûrement par le trouver le truc qui leur fait si peur à eux tous, à tous ces salauds-là autant qu'ils sont et qui doit être au bout de leur nuit. C'est pour ça qu'ils n'y vont pas eux au bout de leur nuit !