Il n'y a que la vie qui compte
C'est parfait.
Alors, oui, je pourrais vous en faire des tonnes, vous expliquer dans le menu détail toutes les qualités de ce Voyage au bout de la nuit, mais cette tâche me paraît assez abrupte et absurde : je n'ai pas de raison de vous réécrire mot pour mot 500 pages (en mettant tous les morceaux dont on pourrait se passer bout à bout, il doit peut-être y avoir 5 pages).
Ce Voyage, je l'ai démarré en me disant "voyons voir ce que ça vaut, Céline, ce salopard !" J'ai mis une page à rentrer dedans, puis dès la deuxième je savais que j'adorerais tout. Je savais que je venais de commencer l'un de mes bouquins préférés. Et je n'ai pas été déçu, je n'en ai pas décollé, chaque page me disait un peu plus sa perfection.
C'est noir, c'est sale, c'est dégueulasse, c'est cynique mais pas tellement, c'est misanthrope mais humain, c'est désespéré, mais c'est un désespoir magnifié. Le style est incroyable, étouffant parce qu'exceptionnel ; parfois les images te soufflent toute la poésie de la banalité. Trivialement beau.
Je ne m’échinerai donc pas à vous convaincre de sa qualité. C’est mon livre préféré ex-æquo, et c’est une évidence.
C’est parfait.