Otto Lidenbrock, un célèbre géologue, professeur à l’Université de Hambourg – ville où il réside – rentre précipitamment chez lui. Amoureux des livres rares, il vient d’en dégoter un datant du XIIIe siècle écrit en runes islandaises. Polyglotte, le grand homme se lance aussitôt dans la contemplation de l’ouvrage.
Axel, son neveu, et le narrateur de cette merveilleuse aventure, entre dans le cabinet de son oncle qui – enthousiaste – lui montre le vieux bouquin. En le manipulant, une note s’en échappe. Elle aussi écrite en runes, elle semble postérieure au livre de trois siècles. Il est bientôt évident qu’elle contient un secret et que pour la lire, un code soit nécessaire.
On s’énerve sur cet écueil imprévu. On tempête. On vitupère. On s’arrache les cheveux. On maudit l’auteur. Notre égo en prend un sérieux coup. Et on menace de tout envoyer balader quand, par le plus grand des hasards, on découvre le pot aux roses.
La note est de la main de Arne Saknussemm, un célèbre savant islandais qui affirme être descendu au centre de la terre en entrant par la bouche d’un volcan de son pays. Le neveu se tape les cuisses : quelle galéjade, mon Dieu ! Mais son oncle mord aussitôt à l’hameçon. Ce que l’islandais du XVIe a réalisé, lui le professeur émérite du XIXe doit y parvenir également.
Et après de hâtifs préparatifs, tonton et neveu s’embarquent pour l’île scandinave…
Voyage au Centre de la Terre est certainement l’un des romans de Jules Verne les plus connus. Passionnant, merveilleux, fantastique de bout en bout, il n’est toutefois pas le plus réaliste de ses écrits. Car même si à son époque Jules Verne ne pouvait pas tout connaître des entrailles de notre planète, l’écrivain s’est toutefois fait plaisir en inventant des détails pour le moins abracadabrants.
Ce grand roman d’aventures est un mélange de notes scientifiques sur les connaissances limitées de l’époque et d’élucubrations chimériques qui ne devaient déjà plus être crédibles en 1864. Car si l’enfant que je suis resté a été émerveillé par la progression des découvreurs dans le dédale des galeries souterraines, le lecteur que je suis devenu avec l’âge s’est un peu agacé des fadaises que l’écrivain y ajoutait. L’immense caverne contenant ce vaste océan peuplé de monstres antédiluviens est un poil ridicule. Tout comme ce radeau de bois qui remonte des heures durant le long d’une cheminée volcanique, propulsé par de la lave en fusion sans jamais prendre feu.
Mais on pardonne aisément à ce merveilleux écrivain qui nous a si souvent fait rêver. Et à condition de retrouver notre âme d’enfant crédule buvant les paroles de nos parents nous racontant des livres extraordinaires à l’heure du coucher, ce livre est un grand moment de littérature.
Quant à moi, la dernière page tournée, je me dit que Voyage au Centre de la Terre n’a pas gagné à être relu à l’âge adulte et que, décidément, je préfère ses romans plus réalistes comme « Les Enfants du Capitaine Grant » ou « Voyage et Aventures du Capitaine Hatteras » plus axés sur les découvertes géographiques que sur la fiction comme « De la Terre à la Lune ».