Un monde à qui le notre sert de lune

Il s’agit de renverser les catégories terrestres et de provoquer un basculement ainsi la terre devient le satellite de la lune.

Bergerac joue avec la thèse sur l’héliocentrisme et en esprit affranchi offre autre perspective

pour observer le monde avec un œil neuf. Le regard vient d’en haut pour attaquer ce qui est en bas

c’est-à-dire les modèles moraux et politiques qui placent l’homme au centre. Il déplace ce modèle

et crée un effet de miroir de notre société, critique et inversé, et propose que l’on s’émancipe de la gravité donc des usages. Cette histoire comique  (ou cosmique) commence par une élévation avec la rosée (on retrouve cette idée dans Cyrano de Rostand) ou pleurs humées pour s’élever, ce qui se hume revient dans l’œuvre en nourriture d’ailleurs.

Il rend hommage aux scientifiques et littérateurs anciens. Il se tourne vers Lucien, Kepler et son songe, Épicure en représentation du matérialisme antique ou Godwin et son œuvre L’homme dans la Lune.

« pourquoi perdre à regret la lumière reçue qu’on ne peut regretter après qu’elle est perdue? »

Cyrano c’est le plaisir qui tend vers la tragédie et le génie du style satirique d’où « l’art de la pointe » ou la parole comme arme.

La rêverie n’est pas un mirage mais une réflexion, la réflexion prend appui sur une imagination libre. A travers le Démon de Socrate, c’est la liberté de philosopher autrement dit de penser sans autorité. Couplant continence et relativisme, il donne l’impression qu’il n’adhère à aucune philosophie.