« La Bête du Gévaudan a dévoré environ une centaine d’enfants de ce canton. Elle commençait à me devenir sympathique. »
Un court et passionnant carnet de voyage narrant les déambulations de Robert-Louis Stevenson et de son âne à l’automne 1878. Muni de sa flasque de brandy et d’un revolver, l’auteur nous brosse un tableau rural vivant avec humour et détachement en découvrant les rares auberges toujours inconfortables, les sentiers et chemins qui se croisent et se recroisent sans panneaux indicateurs, certains habitants qui le prennent pour un trimardeur, sans parler du fichu caractère de Modestine.
Un recul, une pointe d’humour, un détachement même dans les pires moments
Lorsque deux péronnelles effrontées et sournoises le tracassent :
« La Bête du Gévaudan a dévoré environ une centaine d’enfants de ce canton. Elle commençait à me devenir sympathique. »
Perdu, tourne en rond, la nuit dehors et arrivé au but exténué
« À parler franc, Cheylard ne méritait qu’à peine toute cette recherche. »
Devant une auberge particulièrement peu amène
« Elle était des moins prétentieuses que j’aie jamais visitées. »
Dormir à la belle étoile, cette belle expression française
« La nuit est un temps de mortelle monotonie sous un toit ; en plein air, par contre, elle s’écoule, légère parmi les astres et la rosée et les parfums. Les heures y sont marquées par les changements sur le visage de la nature. Ce qui ressemble à une mort momentanée aux gens qu’étouffent murs et rideaux n’est qu’un sommeil sans pesanteur et vivant pour qui dort en plein champ.»
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