Walden est ce genre de bouquins qui te fait prendre du gallon sur tes skills de perception.
J'te le résume en deux-deux, c'est un gars qui raconte le temps qu'il a passé près d'un étang dans les années 1850.
Tout au long de son récit, Thoreau a ce regard naïf sur ce qui l'entoure tout en étant parfaitement aux faits du monde dans lequel il vit. Le mec est assez cultivé pour introduire des textes anciens avec des concepts naturalistes, le tout en poésie silvouplé.
Genre au début ça t'agace un peu. Thoreau c'est limite le MacGyver du 19e siècle; il sait tout faire, le fait bien et en plus il cause bien. Direct tu te dis que putain le gars doit être un vrai prétentieux et tout...
Mais non minou ! Il réveille en toi ces trucs instinctifs, pique ta curiosité comme peu de personnes savent le faire sauf quand on est très pédagogues, il t'fout des exemples que toi citadin (je dis toi mais c'est moi aussi hein tkt) t'as du mal à contredire.
Il étudie tout, spectateur passionné, décrit, compare, avec la plus grande philosophie possible ce petit morceau de terre sur laquelle il a construit sa cabane près d'un étang.
J'vais pas te mentir, la plume pour la comprendre c'est un peu long au démarrage, le temps d'accepter de changer ta façon de penser, de la replacer dans le contexte, et de vouloir l'adapter à ta propre vie. Ce qui fait que toi-même tu te barres dans des interrogations pendant la lecture et c'est hyper difficile de rester concentré. Toutes ses phrases conduisent à l'évasion, à la réflexion interne, à vouloir avoir quelqu'un sous le coude pour lui dire "eh eh t'as vu, c'est pas con skidi Riri pourquoi on essaye pas hein pourquoi ?".
C'est rigolo parce que ça m'a fait penser à un bouquin de Mona Chollet que j'ai lu y'a pas longtemps qui s'appelle "Chez soi". En fait Walden c'est un peu son grand père dans la famille des livres. D'ailleurs l'oraison d'un pote de l'auteur juste après sa mort, se termine par "chez soi", ce qui est super bizarre comme coïncidence mais on m'a dit d'arrêter de faire des liens avec tout, les chats font pas des torchons quand on les mélange aux serviettes comme qui dirait, pas vrai ?
Faut que t'ai du temps devant toi, genre si tu pars en camping sauvach dans ta tente quechua ou faite avec des bouts de bois et des tapis de feuilles je crois que c'est nickel. Je crois que si t'es banquier et que tu t'apprêtes à radier de ta banque le petit agriculteur de ton village parce qu'il est pas assez rentable tu devrais le lire quand même juste histoire d'être un peu moins débile.
Faut que t'ai du temps mais juré c'est beau. Genre quand tu parles de Walden t'as envie de partir dans une envolée lyrique comme Depardieu quand il était jeune dans les films cools qu'il a fait, tu vois ou tu vois pas ?
(à prendre avé la voix de Depardieu dans les Valseuses)
"Walden ? mais c'est pas un bouquin ça ! t'y connais rien ! Non, approche. Tu vois Walden c'est un ami, il te choque un peu au début mais il sait t'attendrir, il te taquine un peu, il attend que tu doutes et puis CLAC, il te retourne le cerveau, Walden c'est de l'art ! Tu sais ce que c'est toi l'ART ? bah lis Walden c'est bon pour ce que t'as. Tu verras. Tu verras tu m'entends ? Et tu me remercieras ! Et t'entendras chanter les oiseaux la prochaine fois que t'ira pisser contre un bosquet".