Bonjour à tous,


En cette journée, non propice à l' optimisme béat ( cf ce qui se passe en Syrie... ), je viens vers vous avec ce livre, plus que d' actualité !


Que raconte ce livre ? Henry David Thoreau raconte sa vie dans une cabane au bord de l'étang de Walden pendant un peu plus de deux ans.


Walden « Mieux que l'amour, l'argent, la gloire, donnez-moi la vérité. » Le 4 juillet 1845, Thoreau passe sa première nuit dans la cabane qu'il a lui-même bâtie dans une forêt près de Walden Pond, l'étang de Walden, propriété de son ami Emerson. Dans cette retraite au coeur de la nature, il passera deux ans, deux mois et deux jours. Au contact des éléments naturels, Thoreau dit retrouver la liberté dont l'ornière sociale l'avait privé.


Walden n’est pas un essai, ni un roman, mais le protocole d’une expérience radicale.


Mais encore ? J' y viens, bande de fous ! Comment en arrive-t-on à lire un tel ouvrage ?


il s'agit de faire une chronique construite de cet ouvrage qui mériterait tant de remarques que je ne sais pas bien par où commencer. On va déjà dire que c'est de la lecture un peu velue, c'est pas de la chick-litt bas-de gamme ! Phrases longues comme un jour sans pain, qualificatifs à répétition, vocabulaire riche, tournures de phrases alambiquées, bref, un auteur du 19è, un vrai. Autre chose, tout n'est pas essentiel dans ce livre. Personnellement, les observations de la nature, des animaux et autres plants de pomme de terre, c'est sympa deux minutes mais c'est un peu pénible. Les derniers chapitres sont à ce titre un peu longuets.


« Quand j’ai écrit les pages suivantes, ou plutôt la plupart d’entre elles, je vivais seul, dans les bois, à un mille de tout voisin, dans une maison que j’avais construite moi-même, sur les rives de l’étang de Walden... »


Henry David Thoreau (1817-1862) compte parmi les pères d'une série de concepts indissociables de notre modernité, qu'il s'agisse de l'écologie ou de l'idée de résistance non-violente. Au fil des ans, il est non seulement devenu une figure de la littérature anglophone, mais une icône de la culture américaine incarnant à elle seule la permanence dans l'histoire des États-Unis d'un esprit pionnier et indépendant.


À ce titre, Walden ou la vie dans les bois est sans doute l'ouvrage qui exprime le mieux un aspect essentiel de l'idéal américain : la refondation d'un homme qui, à la fois rebelle aux injonctions de la société et fidèle aux valeurs morales, parviendrait par ses propres moyens à retrouver sa juste place dans la nature.


Donc, l' 'intérêt de ce livre réside essentiellement dans le très long premier chapitre, dans quelques chapitres qui suivent et dans la conclusion. A ce titre, il existe des éditions de Walden qui ne proposent que des extraits. Je ne saurais pas trop vous dire ce que ça vaut par rapport la qualité du choix des extraits mais il est toujours dommage de passer à côté d'une partie d'ouvrage pour n'en lire que ce que l'éditeur a bien voulu qualifier d'essentiel. C'est un principe de base avec n'importe quel bouquin : j'assume d'avoir voulu lire un livre, je le prends dans son intégralité. Si ça me plaît, je prends aussi le risque de lire des chapitres casse-bonbons. Si le contenu est chiant comme la mort, j'abandonne le livre, voilà tout. Notez que ce n'est que mon avis que je le partage avec moi-même.


Aussi, la question est donc de savoir quel est l'intérêt et le message de Walden. Pourquoi un homme se retire au bord d'un étang pour y vivre deux ans ? Les mots-clés de la philosophie de H.D. Thoreau sont simplicité et proximité. Simplicité dans la façon de vivre. Thoreau aspire à une vie dénuée de tous les artifices modernes qui embellissent l'existence. Il mène une vie d'ascète (pas de café ou de thé, des journées de labeur, etc.) afin de parvenir à l'auto-subsistance. Il cultive ses propres denrées afin de se nourrir et de gagner un peu d'argent afin de pouvoir acheter le strict nécessaire. La description de la construction de la maison, de ce qu'il y juge nécessaire est à ce titre exemplaire. Et cette simplicité qui régit la vie de Thoreau l'amène vers la proximité avec la nature et le respect de cette dernière. l'observation de l'étang de Walden et de ses animaux résidents le conduit à ne pas chercher à endommager la nature pour améliorer à tout prix son confort de vie, la notion de confort étant par ailleurs indécente.


Derrière cette simplicité, ce dénuement, se cache une véritable critique de la modernité naissante de la deuxième moitié du 19è siècle. De là, la comparaison avec l'époque contemporaine est aisée. Et c'est là tout le paradoxe de cette lecture pour une personne comme moi qui juge le monde actuel comme individualiste et superficiel. Si Thoreau délivre de saines réflexions sur le monde moderne et ses turpitudes, il semble aujourd'hui difficile de s'en extraire sans risquer de s'exclure violemment de la société. Et pourtant, l'essentiel de la pensée tombe sous le sceau du bon sens. Aussi, la puissance de cet ouvrage tient dans le fait que H.D. Thoreau place son lecteur devant ses contradictions. Évidemment, celui ou celle dont les convictions sont à l'exact opposés des préceptes de l'auteur ne rentrera pas dans cette philosophie et jugera ces considérations dépassées. Pourtant, Walden est un ouvrage essentiel et, surtout, fût-il écrit au 19è siècle, en parfait lien avec la société du 21è siècle. Il amène une prise de conscience indispensable qui mériterait de sauter rapidement au visage de tout un chacun.


Je vous laisse, avec ces ultimes réflexions : « Changer la vie », c’est d’abord brûler les idoles de la modernité : progrès, économie de marché et technique – autant d’instruments d’aliénation rendant l’homme plus dépendant, la pensée plus vile et la vie plus pauvre. L’écriture de l’ouvrage devient alors pour le moraliste la possibilité de se constituer en exemple, non pas comme exemple d’une vie modèle, mais comme illustration, assomption, du discours qu’il met en œuvre.


« Être éveillé, c’est être vivant. Je n’ai pas encore rencontré d’homme qui fût tout à fait éveillé. Comment l’aurais-je regardé en face ? Il faut que nous apprenions à nous réveiller, et à nous tenir éveillés […] »


Enfin, le lyrisme de Thoreau est une célébration de la simplicité et une invitation à habiter le monde – et non pas à se l’approprier. Il s’agit d’être réellement le bâtisseur de sa propre vie.


Sur ce, je vous laisse, braves gens ! La liberté a un prix toujours ! Tcho. Prenez soin de vous. Lisez, à en perdre haleine, pour prendre de l' altitude, face à cette société, avec un matérialisme guerrier, et hostile ! Où, on nous aliène, de diverses façons, d' ailleurs. Restons libre, jeunes gens ! Amis lecteurs, avec votre permission : Liberté, j' écris ton nom ! @+.

ClementLeroy
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le 7 avr. 2017

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San  Bardamu

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