C'est l'histoire d'une ville posée sur un delta. C'est miteux, ça sent la sueur, la merde et le sang. La magie a foutu l'camp. Alors c'est la débrouille. Chacun survit comme il peut entre des murs de corruption, d’incompréhension, de tranches de vies.
A l'amorce de la lecture, le style de l'auteur pourra troubler : il est populeux, direct, tranché. Mais parlant aussi. Et fleuri.
Chaque nouveau chapitre propose une galerie de portraits. Des personnages besogneux qui se débrouillent comme ils peuvent au quotidien, englués dans leurs histoires et leurs contradictions.
Le lecteur pourra se demander quel est le lien qui unit ces différents protagonistes et quelle est la nature de l'histoire qui lui est proposée.
Après cette période de flottement émergera doucettement une ambiance globale, une sorte de photographie en noir et blanc de la vie d'une cité moyenâgeuse à la sauce fantastique, mais pas flamboyante, loin s'en faut. On s'attache à ces gueules de travers qui pour certaines finissent bien mal. On finit happé par cette Wastburg tentaculaire qui nous enrôle sans que l'on ne l'ai vu venir.
Le fil narratif global devient plus clair sur la fin. Et quelle fin.
L'épilogue est superbe.
Wastburg est différente. L'écriture aussi. Une rencontre inhabituelle qui plonge le lecteur dans un monde farci de curiosités. Donc à découvrir.