Ruzena Sedlak, paysanne difforme de Bohème dépourvue de nez, est dénommée "Tête de mort". Elle fait ainsi l'objet de la frayeur, comme de la risée des alentours. Et ce fut non sans surprise que les villageois apprirent qu'elle donna naissance à un fils, qui s'avère bien formé, et même beau.
De peur qu'on ne vienne lui enlever, elle désire s'abstenir de le déclarer, de le faire baptiser, puis de l'inscrire à l'école. C'est Karel Wondrak, le secrétaire de la Mairie qui la force à accomplir les formalités subséquentes à cette naissance.
L'envie de le couver l'amène, de la même manière, à le cacher, lors de la guerre de 1914. L'armée se souvient de lui et l'incorpore de force. Elle doit justifier de cette dissimulation fautive.
Tout dans cette nouvelle sent la souffrance, la cruauté, la privation, la frustration. Les sentiments sont bien analysés, comme Zweig en a l'habitude, mais ici dans un bain de cruauté cynique et brutale qui rend cette nouvelle désagréable. C'est l'un des rares écrits de cet auteur qui me crée ce sentiment.
Je n'évoque pas les nouvelles annexes dont parle Tistou. Nous n'avons visiblement pas lu cette nouvelle dans le même volume.