C'est un roman qui choisit ses lecteurs !
Selon les profils :
soit il le laisse pénétrer et l'emporte;
soit il devient hermétique et la lecture d'une page en plus devient douloureuse.
Ce roman, il mérite toute l'attention et la concentration du lecteur et paradoxalement, d'entrée de jeu il faut accepter de s'y perdre et de ne pas tout saisir dans l'instant, mais d'avoir le plaisir de la révélation par la suite.
L'histoire, c'est celle de Zabor, orphelin (réel de mère, symbolique de père). Marginalisé par la communauté dans laquelle il vit, il se nourrit de livre et d'écriture au point de se convaincre d'avoir un pouvoir : celui de repousser la mort de quelqu'un s'il écrit en sa présence. Il est le dernier recours, l'appel de secours quand un de ces semblables semble être au trépas. Pas amer pour un sou, il se prête à l'exercice pour sauver des vies, bien que nul ne lui rende ! Mais en sera-t-il de même, quand son demi-frère l'appellera au chevet de leur père ? Se prêtera-t-il à ce nouvel exercice qui met à rude épreuve sa mansuétude et sa miséricorde ?
Digne d'un conte oriental, un brin mystique et incompréhensible, avec des éclairs de révélations qui apparaissent et disparaissent encore plus vite. Ce roman, c'est avant tout un hommage au pouvoir de l'écriture, une réflexion sur la religion et une critique des rapports interpersonnels, notamment dans la cellule familiale.
L'écriture est majestueuse, intelligente et pleine de surprise !