Ma vie avec Clint
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Pour moi, Stromae est la révélation de la chanson francophone de la décennie. En deux albums, ce grand échalas dégingandé m’a ouvert un univers fascinant. J’aime sa créativité, ses textes, musiques et vidéos.
À l’image des grandes œuvres, Papaoutai aborde gaiement un sujet dramatique : la relation père-fils et, plus précisément, l’absence du père, mort, défaillant, mutique, absent, débordé ou lâche... exprimée par un enfant.
« Dites-moi d'où il vient
Enfin je saurais où je vais
Maman dis que lorsqu'on cherche bien
On finit toujours par trouver
Elle dit qu'il n'est jamais très loin
Qu'il part très souvent travailler
Maman dit "travailler c'est bien"
Bien mieux qu'être mal accompagné
Pas vrai ? »
Stromae mêle avec bonheur des cadences de dance et de house, à de la pop, des rythmes africains et de puissants textes qui évoqueront, chez plus anciens, les créations de Jacques Brel ou de Georges Brassens. La chanson gagne en gravité quand on se souvient que Stromae est le fils d'une Belge et d'un Rwandais ; un père volage, absent, puis assassiné lors du génocide de 1994.
« Où t'es ? Papaoutai ?
Où t'es ? Papaoutai ?
Où t'es ? Papaoutai ?
Où t'es, où t'es ?
Où papaoutai ? »
Sur un rythme hypnotique, le cri « papaoutai » scande le refrain, imposant à l’auditeur la cruauté du manque, cette quête perdue d’un papa qu’une mère protectrice décrit comme « jamais très loin », alors même que l’enfant est contraint de constater une absence qui se fera définitive.
« Où est ton papa?
Dis-moi où est ton papa?
Sans même devoir lui parler
Il sait ce qui ne va pas
Ah sacré papa
Dis-moi où es-tu caché?
Ça doit, faire au moins mille fois que j'ai
Compté mes doigts »
PS La vidéo de Raf Reyntjens et les chorégraphies de Marion Moti sont extraordinaires.
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Créée
le 19 juin 2018
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