Juste avant que les Smiths se séparent, Morrissey chantait la mort d'un danseur de disco. Ce qui ne l'avait pourtant pas empêché d'inclure dans le second album studio de son Velvet à lui cette longue cavalcade portée par un duo guitare/basse n'ayant rien à envier au meilleur de Niles Rogers/Bernard Edwards. Si les Pet Shop Boys ont été qualifiés de Smiths sur lesquels on peut danser, le morceau apporte un cruel démenti à cette expression: oui, les (vrais) Smiths ont pondu un morceau sur lequel on peut danser. Et ici, pour la seule fois dans la discographie du groupe, l'envie de se pendre avait des airs funky. Si le texte est à la limite de l'auto-caricature, les hurlements morriseyiens fascinent parce qu'ils donnent ce sentiment de l'improvisé en studio, du non-prémédité. Et pour qui a déjà visionné le passage des Smiths aux Enfants du Rock, impossible de penser au morceau sans penser aux extraits du concert du groupe à l'El Dorado à Paris et à la fin du morceau durant laquelle Marr abandonne la six cordes pour danser avec le Moz tandis que Rourke continue d'étaler ses talents de bassiste. Le genre de moments naîfs et spontanés qui font la légende du rock en live.