Cadeau empoisonné

Classique des "tubes de Noël" complètement inconnu en France alors que de l'autre côté de la Manche il est souvent entonné après avoir bu un verre (de bière) de trop. Mais classique paradoxal (et pas seulement parce que c'est le seul Christmas hit contenant des insultes). La période de Noël est associée dans l'imaginaire populaire à l'optimisme, la croyance en l'avenir là où le morceau évoque quelque chose d'à la fois totalement opposé et communément partagé : l'échec, la déception, le rêve brisé. Douglas Sirk disait à ce propos que son Tout ce que le ciel permet signifiait bien sûr que le Ciel était un gros radin. Le conte de fées du titre de la chanson est bien sûr à peu près du même ordre. Alors certes George Michael avait aussi pondu un tube de Noël autour d'une blessure amoureuse mais Last Christmas suggérait que le chanteur était en train de la soigner. Les seules joies chez McGowan/McColl se situent du côté de la mélodie entraînante et de l'accompagnement musical so irish. Ce qui, entre parenthèses, nous rappelle que, si les Anglais ne râlent pas ou ne protestent pas comme les Frenchy lorsque le Réel leur met des baffes, ils savent très bien sublimer l'échec en mélodies pop(ulaires).