Quand j'ai entendu cette chanson pour la première fois, il y a désormais quelques années, je crois que c'était en 2012, j'ai dû m'asseoir. J'ai été absolument sonnée ; émue au possible, avec comme un goût de nostalgie, j'avais la sensation que la plus belle chanson du monde se déroulait dans mes oreilles. Cette sensation m'est restée longtemps, - et me reste encore lorsque je mets le volume à fond et que la musique de Marr et la voix de Morrissey me font monter les larmes aux yeux- sans que je comprenne d'où elle pouvait venir.
J'avais déjà écouté un peu The Smiths avant - "This Charming Man", "This is a Light", "Some girls" - et quelques chansons de The Cure, mais "Bigmouth" a été un courant d'air vers la porte ouverte de la musique anglaise. J'ai acheté The Queen is Dead, j'ai fouillé sur Internet pour découvrir le punk, le post-punk, la new-wave et tout un tas d'autres noms compliqués que j'ai aujourd'hui oubliés.
Quelques mois après cette déferlante, j'ai trouvé, en cherchant dans l'étagère à disques de mon père, un EP de quatre morceaux, Pisni iz The Smiths, soit des reprises de The Smiths par le groupe The Ukrainians. Dont "Bigmouth". Alors que j'étais à nouveau submergée, d'une manière plus prenante encore, par le morceau, ma mère est passée et m'a sorti "Ah, tu as retrouvé ce vieux CD ? On te le passait toujours quand tu étais petite, tu adorais ce morceau".
Voilà pourquoi "Bigmouth strikes again" n'est pas prêt de quitter mon top 10.