Cette chanson de Brassens est inspirée d'un poème de Victor Hugo "Guitare" dont il ne reprend que sept strophes sur les onze du poème.
C'est l'histoire d'un amour fou porté par Gastibelza, l'homme à la carabine, pour Doña Sabine.
Ce Gastibelza, qui est un pauvre berger (peut-être basque à cause de son nom) a même comme rival le roi d'Espagne qui donnerait tout pour un baiser ou même un cheveu … Mais tous, sur la ligne d'arrivée, seront évincés par un intrus d'on ne sait où, le comte de Saldagne, qui embarque la belle pour un bijou.
Le vent qui vient à travers la montagne, le terrible vent d'autan dont la réputation est de rendre fou (à moins que ce ne soit la tramontane qui aussi un effet analogue sur les gens !), égare l'esprit de Gastibelza … puisque Doña Sabine est vue partout et nulle part, à Antequerra (en Andalousie), sur le pont de Tolède (avec un chapelet qui datait de Charlemagne autour du cou), dans la tour Magne à Nimes … D'ailleurs comme preuve de cet égarement, on nous dit qu'elle ressemble à Cléopâtre, cette femme qui menait César, l'empereur d'Allemagne, par le licou…
C'est ce que j'aime beaucoup dans cette chanson, cet aspect complètement déjanté et très poétique qui va chercher les rimes sur des sonorités ou des jeux de mots. Leur incohérence ne fait que trahir le trouble, sur un rythme de guitare très rapide que je qualifierais bien d'espagnol, montrant bien combien cette Doña Sabine, telle ce vent d'autan, fait tourner les têtes des hommes en bourriques.
https://www.youtube.com/watch?v=2BzH4T7ic-s