Critique de Hell's Bells par Marco
Ma favorite de ce monstre du rock qu'est AC/DC.
Par
le 23 déc. 2011
Donington, 72 500 fans, bouche bée, plongés dans le noir. Un spot accroche un bourdon qui tombe lentement du ciel. Près d’une tonne de bronze marquée des lettres AC/DC et Hells Bells.
Dong.
Un. Rien ne bouge. Pétrifiée, la foule attend.
Dong.
Deux. Silence.
Dong.
Trois. La mémoire ancestrale de la multitude a reconnu le glas. Rien avoir avec les coups rapides, redoublés et inquiétants du tocsin, l’alarme annonciatrice d’incendie ou d’invasion.
Dong.
Quatre. Le glas annonce une agonie, un trépas. Jadis, la paroisse se rassemblait pour prier pour le salut de l’âme du défunt.
Dong.
(…)
Dong.
Douze. Ce soir, la foule célèbre la descente aux enfers de son idole, Bon Scot.
Dong
Treize. Entrent en scène, successivement, Angus Young et Malcolm Young aux guitares, Phil Rudd à la batterie et Cliff Williams à la basse. Un riff extraordinaire, lent, ample, puissant, lancinant qui transporte l’assistance éberluée. Plus violente encore est la suite, la scène explose, Brian Johnson hurle !
I got my bell, I'm gonna take you to hell
I'm gonna get you, Satan get you
(…)
Hell's Bells
Yeah, Hell's Bells
You got me ringing Hell's Bells
My temperature's high, Hell's Bells
Provocation, boutade ou rite satanique, peu importe. Les cloches des Enfers déchirent la nuit, mes enceintes et mes souvenirs. La sarabande m’emporte. Dürer et Bergman peuvent se retourner dans leur tombe. La danse macabre d’AC/DC dépote !
Je me souviens de l’annonce de la mort de Bon, asphyxié par ses propres vomissements dans la Renault 5 d’un compagnon de beuverie. Cela ne s’invente pas. À moins que cela ne fut des suites d’un coma éthylique, d’une hypothermie ou d’une overdose d’héroïne. Cette nuit-là, la camarde n’avait que l’embarras du choix. Bon vivait dangereusement
Avec les copains, à l’école, nous avons été déçus par la voix criarde de Brian Johnson, cet inconnu qui prétendait succéder à Bon. Nous avions tort. Près de quarante plus tard, Brian est et restera l’unique voix d’AC/DC. Bon est mort et oublié.
Toutefois, avec Back in Black, ces potes lui ont offert un somptueux cadeau de départ. Deuxième meilleure vente d’album de l’histoire, derrière Mickael Jackson… un voisinage surprenant pour des hard-rockers, dérangeant même.
Dong.
Yeah, Hell's Bells
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Créée
le 18 sept. 2017
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