Qu’est-ce qui métamorphose une petite ballade folk de la Nouvelle Orléans en un standard universel et intemporel aux innombrables reprises ? Au choix, sa capacité à toucher un improbable inconscient collectif, à stimuler notre imaginaire, à remuer nos émotions profondes, à répondre à nos questions existentielles, à enrichir notre compréhension du monde...
Le monde est tragique et se refuse à assouvir nos aspirations.
Nos proches demeureront des étrangers.
Nous bâtissons sur le sable.
L’argent file et corrompt.
Nous mourrons.
Eric Burdon prête sa voix âpre et grave au héros malchanceux, qui rentre au pays, pieds et mains liés. Il avait fui son quartier. Ce fou avait cru échapper à son destin... Celui de son père.
Jeune, j’ai filé,
Joué et cramé.
J’ai souvent gagné.
J’ai trop picolé.
J’ai tout flambé.
J’ai tout gâché.
Seule maman m’attend.
Je n’ai pas su l’écouter,
Quand il était encore temps.
C’est fini. C’est plié.
Oh mother, tell your children,
Not to do what I have done.
Peine perdue. De mémoire d’homme, jamais conseil d’ancien ne dissuada un gamin de tenter sa chance. L’expérience ne se communique pas. Sûr de sa force, le jeune homme n’écoute que ses passions. Le monde est ainsi fait.
Inutile, pas sûr. Pleurer sur le sort d’un taulard rend notre propre misère plus supportable. L’art bouleverse et transporte. L’ami Burton, chante encore une fois. Une dernière fois !
https://www.youtube.com/watch?v=5A-4VGfx5lU
There is a house in New Orleans,
They call the rising sun.
And it's been the ruin of many a poor Boy...