Voici une chanson qui égratigne gentiment les mœurs de l'Église qui impose le célibat pur et dur des curés … D'autant qu'il ne s'agit, pour autant que je le sache, que d'un dogme ou d'une règle, apparus quelques siècles après les débuts de cette religion.
Pensez-donc, une marguerite qui tombe du bréviaire de l'abbé. Toutes les bonnes paroissiennes (envieuses !) et tous les bons paroissiens (jaloux !) en sont soulevés dans leur foi d'imaginer les raisons de la présence de cette marguerite. Et d'où ça vient ? Et dans quelles turpitudes s'est (encore) vautré notre brave curé ?
Tous ces ragots sont bien traduits par Brassens dans cette allitération évoquant le chuchotis des paroissiens.
Que ces messes
Basses cessent
Comme si tous ces gens bien-pensants (*) n'avaient vraiment rien d'autre à faire que de spéculer sur la vie privée du prêtre !
Ce que Brassens légitime dans cette chanson, c'est le droit que devrait avoir un homme d'Église de pouvoir gérer sa vie comme n'importe qui. Mais aussi Brassens fustige les comportements hypocrites des bons catholiques qui vissent leur foi sur l'apparence et non sur des valeurs humanistes.
Il y a une quinzaine d'années environ, un jeune prêtre, de la paroisse dont je dépends, a été surpris avec une jeune femme dans une position qui ne souffrait aucune ambiguïté. Le scandale ! Et, je peux l'assurer, ce n'est pas la hiérarchie (du prêtre) qui criait le plus fort … Le jeune a vite compris et est allé vivre sa vie ailleurs … Je pense (avec un certain sourire) toujours à la pertinence de "la marguerite" quand j'écoute cette chanson
(*) Au sens des personnes dont les convictions religieuses ou politiques sont conformes à l'ordre ou à la coutume ou encore à des idées conservatrices.
https://www.youtube.com/watch?v=yFYG-zy9JGU