Certes, on sait que Georges Brassens s'était élevé à plusieurs reprises contre la peine de mort. Plusieurs de ses chansons stigmatisent les juges qui appliquent la peine de mort. La plus célèbre est évidemment "le Gorille". Il avait aussi participé en 1972 à un festival organisé autour de la réforme pénitentiaire et de la peine de mort.
Il a eu la satisfaction de voir la peine de mort abolie en France puisqu'il est mort quelques semaines après le 9/10/1981.
Mais "la messe au pendu" n'est pas tant une chanson spécifiquement contre la peine de mort qu'une chanson contre la "justice de la foule". Par exemple, les lynchages. Il avait abordé ce sujet à plusieurs reprises et notamment dans "la tondue".
Quand la foule qui se déchaîne
Pendit un homme au bout d'un chêne
Sans forme aucune de remords
Avec une dimension supplémentaire dans cette chanson puisque, bien que cela lui coûte à lui, "anticlérical fanatique", Brassens rend hommage à la seule personne qui tente de s'opposer à la foule, un curé !
Ensuite, il retroussa ses manches
Prit son goupillon des dimanches
Et, plein d'une sainte colère
Il partit comme à l'offensive
Dire une grand messe exclusive
À celui qui dansait en l'air
Le rythme de la chanson est très lent. Solennel. Brassens détache (martèle) les syllabes comme s'il était sous le coup d'une colère intérieure et maîtrisée ; la contrebasse de Pierre Nicolas, très présente, appuie de façon obsédante les paroles.
En guise de conclusion, on peut trouver des gens bien partout même chez les curés qui …
Ne sont pas tous des dégueulasses
Cette chanson, c'est tout l'humanisme de Brassens qui s'intéresse d'abord à l'individu avant de considérer l'idéologue qu'il soit politique ou religieux.
https://www.youtube.com/watch?v=dpGQPc6UOzI