On sait bien que Brassens n'était pas croyant. On sait aussi qu'il était anticlérical. Il y a d'ailleurs bien suffisamment de chansons qui le rappellent…
Et pourtant, il avait un ami, le père Aimé Duval qu'il avait surnommé amicalement "la calotte chantante" dans sa chanson "les trompettes de la renommée".
Par conséquent, rien n'est simple chez cet humaniste de Brassens qui n'a jamais fini de surprendre. Là, il met en musique un beau poème de Francis Jammes, poète très catholique du début du XXème siècle. Je crois que le poème est tiré d'un recueil "L'Eglise habillée de feuilles".
Brassens a juste opéré une modification au texte initial en inversant deux strophes. Jammes évoque d'abord "la guérison d'un fils" avant de finir le poème par "la mort du petit garçon auprès de sa mère". Brassens a inversé les deux strophes. Ce n'est pas sans signification, bien sûr. En effet, alors que Francis Jammes exprimait un pessimisme à travers la souffrance irrémédiable à l'image de celle du Christ, Georges Brassens en concluant par la guérison de l'enfant, évoque en quelque sorte le bonheur retrouvé et termine par une note plus optimiste.
Un aspect amusant révélé par Brassens lui-même. C'est la même mélodie qu'il utilise dans cette chanson que pour "il n'y a pas d'amour heureux" du communiste Aragon …
https://www.youtube.com/watch?v=1xTHNXIcOCw