Ma vie avec Clint
Clint est octogénaire. Je suis Clint depuis 1976. Ne souriez pas, notre langue, dont les puristes vantent l’inestimable précision, peut prêter à confusion. Je ne prétends pas être Clint, mais...
le 14 oct. 2016
127 j'aime
31
Dans la paix du soir, son braiment me fend le cœur.
Le vieux baudet ne gronde pas, ni ne larmoie,
Il vocalise. Là, loin des siens, sans rancœur,
Il braie fort. Le chant de l’âne si doux flamboie.
Écoutez-le ! Toute âme sensible se serre
Face aux malheurs du monde. Effet douloureux.
Le cœur fuit moins le mal de la bête émissaire,
Que celui de ses maîtres, tous ces besogneux.
Il porte et chante le trésor de la famille,
La mère et l’enfant, le magot de l’épicier,
La tente du nomade, la dot de la fille,
La maigre moisson, les outils de l’ouvrier.
Le frottement du bat et les années de bagne
Ont blessé le pelage du vieil âne gris.
Son pas reste sûr. Quand il gravit la montagne,
Il ne craint que les coups, les mouches, le mépris.
Il n’est pas têtu. Du moins, pas plus que son maître.
Bourrique veut trotter à son rythme, et surtout
Croquer un chardon. D’herbes fraîches se repaître,
Courtiser une ânesse. Comme vous. C’est tout.
Jean Ferrat ne m'en voudra pas.
Créée
le 13 juil. 2020
Critique lue 65 fois
7 j'aime
1 commentaire
Du même critique
Clint est octogénaire. Je suis Clint depuis 1976. Ne souriez pas, notre langue, dont les puristes vantent l’inestimable précision, peut prêter à confusion. Je ne prétends pas être Clint, mais...
le 14 oct. 2016
127 j'aime
31
Je dois à Hayao Miyazaki mon passage à l’âge adulte. Il était temps, j’avais 35 ans. Ne vous méprenez pas, j’étais marié, père de famille et autonome financièrement. Seulement, ma vision du monde...
le 20 nov. 2017
123 j'aime
12
J’avais sept ans. Mon père, ce géant au regard si doux, déposait une bande dessinée sur la table basse du salon. Il souriait. Papa parlait peu et riait moins encore. Or, dans la semaine qui suivit, à...
le 11 juin 2016
123 j'aime
30