Le gamin des hauts plateaux

Haile Gebrselassie est le fils d’un paysan des hauts plateaux éthiopiens. Il courait 10 km matin et soir pour rejoindre l’école. On raconte que le plus illustre des marathoniens conservait son bras gauche tordu en course, comme s’il portait encore son cartable. 1 mètre 64 et 53 kilos, c’est peu, c’est léger, mais suffisant pour remporter 2 médailles d'or aux Jeux olympiques, 8 aux championnats du monde, 9 grands marathons et 27 records du monde du 1 500 mètres au marathon.

Goldman saisit l’enfant courant dans les vagues, petite licence poétique, puis décrit sa sidération quand il se découvre idole du sport professionnel, face à argent et la pression des foules et des contrôles. Je connaissais cette chanson, mais n’en avait pas saisi le sens. Ce n’est que récemment, en lisant une biographie du champion, que j’ai fait le rapprochement. Écoutez...

https://www.youtube.com/watch?v=SnNzTSGfg2w

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J'ai pris le grand avion blanc du lundi
Qu'on regardait se perdre à l'infini
J'suis arrivé dans le froid des villes
Chez les touristes et les automobiles
Loin de mon ancienne vie

On m'a touché, mesuré comme on fait d'un cheval
J'ai couru sur un tapis et pissé dans un bocal
Soufflé dans un masque de toutes mes forces, accéléré plein d'électrodes
Pour aller jusqu'où j'avais trop mal

On m'a mis un numéro sur le dos
Y avait des gens qui criaient, des drapeaux
On courait toujours en rond, des clous
Aux deux pieds pour écorcher la terre
Je la caressais naguère

J'ai appris à perdre, à gagner sur les autres et le temps
À coups de revolver, de course en entraînement
Les caresses étranges de la foule, les podiums
Et les coups de coude
Les passions, le monde et l'argent
(...)