Chanson qui donne une impression de gaîté ou de je-m'en-foutisme absolu alors qu'elle cache un grand désarroi et une grande émotion. Le lien joint ci-après, d'ailleurs, montre un Brassens chantant avec un regard intense et sans aucun sourire de connivence avec les spectateurs comme cela arrive avec certaines chansons.
Cette chanson marque une rupture inévitable dans une vie, une brutale prise de conscience personnelle chez Georges Brassens.
En effet, il y a un temps où on est jeune et où on mord dans la vie à belles dents sans se rendre compte que cette vie ne durera pas toujours : c'est le temps de l'insouciance où on peut rigoler de tout ; c'est le moment du bal des quat'z'arts (ou de l'école des beaux-arts) que Brassens assimile à la fameuse fête des carabins. Dans cette dernière, on "enterre" la vie d'interne, on chante des chansons paillardes "carabinées (!)" et des blagues de potaches. On joue avec la mort qui n'est alors qu'un concept théorique qui n'arrive qu'aux autres.
Et puis un 31 décembre 1962, on réalise que c'est sa mère qui vient de mourir alors qu'on doit se produire sur scène pour un spectacle. Et que maintenant, on ne joue plus, on ne peut plus jamais jouer.
"le temps des vrais enterrements vient de commencer"
https://www.youtube.com/watch?v=UJj2ekUOJ2M