Patrick Sébastien :
"Je veux dédier cette critique
A toutes les femmes qu'on n..."
STOOOOOOP PATRICK ! Décidemment tu peux pas t'empêcher d'être vulgaire. T'es un sacré beauf... Et arrête de dire que Brassens faisait pareil. Penser que Brassens était vulgaire c'est lui faire injure. Il était cru, mais jamais vulgaire. Comment ça c'est pareil ?
Forcément, pour toi c'est pareil, mais t'as jamais vu la limite. Les subtilités de la langue française ça t'a toujours échappé. Pourtant je t'assure que ça a rien à voir.
Tiens regarde :
"Ma femme est soit dit en passant,
D'un naturel concupiscent,
Qui l'incite à se coucher nue,
Sous le premier venu"
Et compare à tes textes pour voir :
"Une p'tite pipe, avant d'aller dormir".
Ok on peut s'arrêter là. Je pense que c'est assez clair.
Tu vois, Brassens, c'était un poète. Lui, il l'a jamais cru. C'est pour ça qu'il a fait de la musique d'ailleurs, et qu'il se qualifiait lui-même de "pornographe du phonographe". Pourtant je te le dis moi, c'était un poète. Et en plus de ça, un amateur de poésie.
Je vais te montrer Patrick, ce que c'est un beau texte. Je vais t'apprendre. Enfin, Brassens va t'apprendre.
Même si lui en doutait, Brassens écrivait des beaux textes. Des très beaux même des fois. Mais un jour, il est tombé sur un texte qu'il a trouvé tellement beau qu'il a décidé de le mettre en musique. C'était un poème d'Antoine Pol, Les Passantes. Oui, celui que tu as honteusement détourné en début de critique.
Les Passantes, c'est le texte idéal pour parler des femmes. Il ne parle pas tant d'amour, de joie, de séparation ou des relations en général. Il parle de la beauté. Il parle de la complexité de l'âme. De la mélancolie.
On l'a tous connu ça Patrick. Ces femmes qu'on croise, qu'on a envie de... Non Patrick, pas de baiser. Tu peux me laisser parler 2 secondes ? Je suis pas Virginie Guilhaume.
Laisse-moi donc. Ce que décrit Antoine Pol, parfaitement chanté par Brassens, c'est ce fol espoir instantané. Ce flottement dans la journée, le temps qui se suspend. Un regard, une attitude. Quelques secondes, quelques instants volés. Ces quelques secondes qui suffisent, l'imagination a déjà fait son travail. Ce n'est pas tant le cerveau qui en répond, mais le coeur. Un battement raté, un amour secret.
Puis vient la réalité. L'instant est passé, et celles qu'on connaît à peine, un destin différent les entraîne, et on ne les retrouve jamais. Tout est dit dans cette chanson. Combien de femmes croisées ainsi ? Combien de passantes ont ravi notre coeur pour un instant ?
Impossible de toutes s'en rappeler, pourtant toutes nous hantent. Et c'est la solitude qui nous les rappellera, brutal retour de bâton.
Les Passantes, ce sont toutes ces femmes qui ont marqué nos vies, sans qu'on les connaisse. Alors non, elles ne changent pas notre destin. Elles ne bouleversent pas nos vies. On pourrait penser qu'elles ne nous donnent qu'un instant de bonheur.
Mais c'est plus que ça. Une fois seuls, elles nous laissent des souvenirs. Et une question. Et si ?
Alors tu vois Patrick ? ça relève pas de la pure beauté cette chanson ?
Non, à aucun moment, il parle de pipe... Non, c'est pas... Mais t'es vraiment complètement con mon pauvre...
Allez, retourne chanter Le petit bonhomme en mousse. Apparemment le talent ça te passe au-dessus de la tête.
"Ou en dessous de la b..."
STOOOOOOOOP !