La ronde des espoirs fous
http://www.youtube.com/watch?v=bRCBpMmhrgg
Ce n'est pas le live de la chanson que je vous livre ici, mais son clip, simple comme son propos, riche comme ce qu'ils sous-tendent.
Jacques attend Madeleine, il subit, soir après soir, les lapins que la donzelle lui pose. Soir après soir, il reviendra, accro qu'il est à la dame de son coeur, le sourire aux lèvres et l'espoir aux coins des yeux.
Pas très gai donc, tout ça, seulement Brel habille sa chanson d'une rythmique joyeuse, entraînante, rappelant celle des fêtes foraines, augmentant ainsi la dychotomie qui existe entre la réalité des faits ( "Madeleine n'arrive pas") et les rêves du jeune homme ( " On ira au cinéma..").
Du moins sur les deux premiers couplets.
Au troisième, Brel passe du présent ( " Ce soir j'attends Madeleine") au passé ( "Ce soir j'attendais Madeleine"), et la musique festive s'estompe jusqu'à n'être plus que quelques rythmiques de batterie saupoudrées de quelques accords de violons, mécanismes du texte et de l'orchestration qui accompagnent l'interprétation de Brel dont le personnage s'approche d'une brèche et perd, momentanément, espoir.
Mais la trompette le rejoint, sanglot mélancolique qui tire Brel de son for intérieur, pour l'enjoindre à reprendre son rôle, à se remettre à croire à l'arrivée de sa belle, à prétendre aux divers cousins ainsi qu'à lui même, que Madeleine, c'est son " horizon, c'est (s)on Amérique à (lui)..."