Kannst du mich schreien hören
Je me suis mise à la course à pied. Ca vous inspire quoi ça hein ? C’est le truc à la mode, tout un chacun doit faire son semi-marathon, son marathon, son trail, son ultra trail, et que ça ça court toujours et toujours, et que ça se blesse, comme la vie.
On court, hey, même pas après un ballon, la belle histoire, l’inutilité de la chose à son paroxysme.
Donc je m’y suis mise, t’as vu, c’est quand j’ai commencé à mettre tout le trajet de trente minutes à me remettre des trente secondes à courir après, le bus bien sûr. On vieillit ma bonne dame, et les artères, ça ne s’entretient pas qu’à coup de foie gras, non, parce que c’est du bon gros oui, mais quand même.
Donc je cours.
Ce qu’il y a de formidable dans la course, c’est bien ce doublet gagnant : on en chie et on se fait chier. Ca occupe un peu plus que, mettons, ne rien faire, mais tu as le temps de te dire quelques fois Bon ça y est suis-je sportive ? Puis-je m’arrêter maintenant ?
Le meilleur moyen pour éviter de se poser ce genre de questions délétères, c’est d’écouter de la musique. Plus exactement, l’idéal c’est le combo : ne pas y penser et écouter de la musique. Je suis devenue très forte pour éviter d’y penser. Ca les fait marrer les gens, mais je sais pas comment ils font. Sans blague ! Tu te défonces à aller plus vite que tu ne le devrais, tu cours après les autres et devant toi-même, si tu commences à penser à ton corps, tu te dis forcément que tu vas faire une crise cardiaque, ou plus simplement, que tu vas t’évanouir, ou mourir. Là. Et tout le monde te verra ! Alors que t’as un trou à ta chaussette, un soutif de sport a-glamour, et une culotte en coton extra large.
De vraies considérations, une véritable remise en cause de son être profond. Du coup, je ne pense pas, ça me convient parfaitement, je regarde juste mon gras souffrir avec moi, ça me fait plaisir.
Or donc, tu ne penses pas. Mais ceci n’est pas possible s’il n’y a pas cette petite voie de dérivation, quand tu te remets à penser, quand tu commences à voir des étoiles, une putain de chanson.
C’est comme ça que j’ai trouvé Marian, j’étais dans la partie côtelée de mon itinéraire habituel, et tu sais comme j’aime les voix d’outre tombe, non ? Non je t’ai pas encore parlé de Peter Steele. Et bien oui. Mais comment fait-il pour avoir une telle voix ? Regarde attentivement cette démonstration.
D’abord Andrew Eldritch fait quelques tours en vélo, comme qui dirait pour s’échauffer, un critérium, un Paris-Roubaix, et il se saisit de son micro.
Mais avant, il allume sa clope, hey mais mec ! C’est Heisenberg ! C’est pour ça qu’il a un fucking cancer du poumon !
Well, pardon.
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