Georges Brassens fait ici un double emprunt. À Pierre Corneille pour les trois premières strophes et à Tristan Bernard pour la quatrième et dernière.
Mais revenons au début.
Pierre Corneille, la cinquantaine, en pince pour une jeune actrice Mademoiselle Duparc prénommée Marquise. Mais il n'est pas seul sur le coup, il y a son frère Thomas et même Racine, il parait … Aussi, il écrit des "stances à Marquise". Dont Brassens ne retiendra que les trois premières strophes où Corneille dit en substance qu'il est peut-être vieux mais qu'elle le sera aussi à son tour et que ça vaut quand même le coup d'essayer et de profiter de la vie… C'est quand même assez moyen comme arguments pour arriver à se taper une petite jeunette. Il ne lui parle même pas d'argent, c'est dire !
Bien sûr, les strophes suivantes (supprimées dans la chanson) rattrapent un peu puisque Corneille explique (en substance, toujours) qu'elle a à gagner une renommée de 1000 ans grâce au succès à venir du poème et, surtout, du poète. Evidemment, ça demande réflexion. Mais, au final, ça ne suffira pas, Corneille ne parviendra pas à ses fins.
La dernière strophe est la chute qu'imagine Tristan Bernard en proposant une réponse impertinente et moderne de Marquise à l'invitation galante de son soupirant.
J'ai vingt-six ans, mon vieux Corneille,
Et je t'emmerde en attendant.
J'aime bien la mélodie et le rythme qui accompagnent cette chanson doucement ironique.
https://www.youtube.com/watch?v=CDG9lW8M72k